Peut-on parler d'une séquence pour Milan Lucic? Si c'en est une, elle n'est pas glorieuse. En moins d'un mois, le joueur des Bruins a asséné deux coups de bâton dans l'entrejambe.

Après le premier épisode, le 25 mars contre Alexei Emelin, ses admirateurs ont pu parler d'un acte isolé. Mais Lucic a récidivé en séries, il y a une semaine, contre le joueur des Red Wings Danny DeKeyser. Les deux fois, l'attaquant des Bruins a soulevé son bâton là où il ne doit pas. Les deux fois, les joueurs ciblés se sont effondrés de douleur.

Pour la seconde offense, Milan Lucic a écopé d'une amende de 5000 $. Des peanuts. Le coup subi à sa réputation est beaucoup plus élevé. «Je ne sais pas à quoi je pensais. Je me targue de jouer selon les règles, et je ne peux faire des choses comme ça», s'est défendu le costaud attaquant.

Alors, Milan Lucic tombe-t-il dans la catégorie des joueurs salauds? Pas selon Steve Bégin, un ancien joueur qui a été son adversaire et son coéquipier. Selon lui, Milan Lucic est bien des choses, mais certainement pas un joueur salaud.

«Ce sont des gestes commis sur le coup de l'émotion. Le joueur le fait et ne s'en rend presque pas compte, à cause de l'adrénaline», a expliqué Bégin lors d'un entretien avec La Presse.

«Des fois, un dardage peut être assez salaud. Mais ce n'est pas un coup aux genoux. C'est un coup de bâton, dit-il. Ça fait mal sur le coup, mais des fois, les gars en mettent un petit peu plus. Ce n'est pas un coup aux genoux, un coude à la tête ou un plaquage par-derrière.»

Selon cet ancien du Canadien et des Bruins, Lucic est craint dans la Ligue. Mais il n'a aucunement la réputation d'un joueur vicieux.

«Lucic n'est pas un joueur salaud. Il va passer pour un joueur salaud parce qu'il est dur, qu'il frappe, qu'il est méchant. Mais il n'est aucunement salaud. Il est quand même assez juste. J'en prendrais cinq de même dans mon équipe.»

«J'aimais ça jouer contre lui, parce qu'il était tough, il frappait. Il y en a beaucoup qui ont peur de lui, raconte Steve Bégin. Mais moi, je ne l'ai jamais trouvé salaud. Je l'ai toujours trouvé honnête.»

«C'est certain que c'est le genre de joueur que tu n'aimes pas quand il n'est pas dans ton équipe. C'est un joueur costaud, qui est dur et qui est capable de ramasser des points. C'est un joueur complet.»

Avantage Boston

Steve Bégin a disputé quatre saisons dans l'uniforme du Canadien et une autre dans celui des Bruins. Il a connu la rivalité des séries entre les deux équipes en 2008, lorsque Montréal a eu raison de Boston en sept matchs, en première ronde.

Bégin rappelle que le Canadien a eu du succès cette année contre les Bruins (trois victoires et une défaite). «Quand Boston essaie de jouer trop physique contre Montréal, ils sortent de leur plan de match. Ç'a été l'histoire cette année, estime Bégin. Les Bruins sont différents quand ils jouent contre Montréal, ils ne sont pas toujours à leur meilleur.»

«C'est sûr que pour le Canadien, ce sera une série difficile. J'aimerais ça que le Canadien gagne. Mais s'il faut y aller avec la logique, je pense que Boston devrait sortir Montréal. Mais le Canadien est vraiment sur un high présentement. Et Boston n'est pas la même équipe contre Montréal. Alors on ne sait jamais.»