La guerre est ouverte, mais pas aux yeux de Stéphane Robidas.

Les Ducks d'Anaheim viennent de perdre deux matchs contre les Stars de Dallas et ils accusent leurs adversaires d'intimidation et de tentative de blessure.

Ryan Getzlaf, qui a raté le quatrième match mercredi, affirme que les joueurs des Stars ont cherché sans cesse à viser sa tête lors des matchs précédents.

Robidas fait partie des victimes de cette guerre de tranchées entre les Ducks et les Stars, qui sont à égalité 2-2. Il s'est fracturé la jambe pour la deuxième fois en 2013-2014 après être tombé sous le poids de l'agitateur Ryan Garbutt, qui avait glissé dans sa direction pour récupérer la rondelle.

La saison de Robidas est terminée et il vient d'apprendre qu'il devra se soumettre à une autre intervention chirurgicale, mais il n'en veut pas à son ancien coéquipier.

«J'ai revu le jeu à l'hôpital, alors que je regardais la fin du match, ce soir-là, et c'est un accident, a-t-il dit à La Presse hier au bout du fil. Il voulait récupérer la rondelle, et ça va vite dans le hockey aujourd'hui. Il m'a envoyé un message, je lui ai dit de ne pas s'en faire, ça fait partie du jeu. Je me suis déjà fait frapper beaucoup plus fort sur la bande sans subir de blessure.»

Robidas n'ose pas accuser non plus son ancienne équipe de tenter de blesser les joueurs des Ducks.

«Ils ont toujours joué comme ça, ils sont rapides et robustes, dit Robidas. Lindy Ruff a construit son club en fonction de la vitesse et ses joueurs travaillent fort. C'était la même chose à Buffalo. Ils ont deux joueurs d'impact, Jamie Benn et Tyler Seguin, et un gardien, Kari Lehtonen, qui est, à mon avis, l'un des meilleurs au monde.

«Il ne faut pas tomber dans le piège, poursuit Robidas. Il ne faut pas que Getzlaf ou (Corey) Perry commencent à se battre avec (Antoine) Roussel ou Garbutt, on ne sera pas gagnants s'ils se retrouvent au banc avec eux. Il nous faut être fidèles à notre style. Pourtant, dans le premier match, je n'ai pas trouvé que c'était si robuste. Ce n'était certainement pas pire que les séries de St. Louis contre Chicago ou San Jose contre Los Angeles...»

Robidas s'est blessé lors du troisième match à Dallas, lundi, et il y est demeuré parce qu'il est toujours risqué pour lui de prendre l'avion en raison des caillots qui pourraient se former dans sa jambe.

Ironiquement, il a pu retrouver sa famille qui n'avait jamais quitté la ville, après l'échange qui l'avait envoyé des Stars aux Ducks à la date limite des transactions...

«C'est peut-être la seule bonne nouvelle, dit-il. Je retrouve aussi le médecin qui m'avait opéré, le même thérapeute. Deuxième fracture de la jambe (en cinq mois), deux équipes différentes...»

Robidas croyait s'en tirer sans intervention chirurgicale, mais il a appris mercredi que ça ne serait pas le cas.

«J'ai rencontré les médecins des Stars et des Ducks en deuxième période, et ils m'ont révélé les résultats du test d'imagerie par résonance magnétique. Ils étaient surpris que je me sois fracturé la jambe, puisque j'ai une tige depuis ma première opération, mais ma jambe s'est brisée un peu plus haut, tandis que la cheville, qui s'était fracturée en janvier, n'a pas été touchée. J'aurais pu m'en sortir sans opération, mais ils ont remarqué que sous l'impact, une des vis sous le genou s'était rompue. Ils doivent donc la remplacer.»

L'ancien défenseur du Canadien, âgé de 37 ans, devra prévoir une convalescence de quatre mois.

«Le timing est absolument horrible parce que je deviendrai joueur autonome sans compensation le 1er juillet. On verra si des clubs s'intéresseront à moi. C'était ma dernière année de contrat et je me casse la jambe deux fois... J'espérais jouer encore trois ans, on verra bien les offres. Je n'avais pas prévu ce revers, je prendrai les jours un à la fois.»

En plus, il commençait à peine à s'habituer à jouer contre son ancien club. «Le premier match a été très difficile. Je n'osais pas regarder mes anciens coéquipiers pendant l'échauffement. Je venais d'être échangé et il fallait que je les affronte en séries. C'est un scénario que j'appréhendais. Mais déjà, après le premier match, ma concentration s'était améliorée. Mais maintenant, c'est terminé pour l'année...»