Il y a des images en séries éliminatoires qui restent.

Celle de Brendan Gallagher sur le banc des joueurs en deuxième période, dimanche, le nez tuméfié, des mouchoirs dans les deux narines pour stopper les saignements, a marqué les partisans du Canadien.

Il se trouve que Gallagher a marqué quelques instants plus tard à la suite d'une passe lumineuse de P.K. Subban, un but survenu à un moment critique du match.

Avant les matchs d'hier soir, Brendan Gallagher, 21 ans seulement, occupait le cinquième rang des compteurs de la LNH en séries éliminatoires, avec quatre points en trois matchs.

Gallagher portait encore des marques de la veille quand il a répondu aux questions des journalistes, hier midi.

«J'ai fait une passe arrière, je me suis fait frapper subitement et mon visage a heurté la baie vitrée. C'est ça, le hockey des séries éliminatoires, tout le monde doit être prêt à se sacrifier, c'est le moment le plus excitant de l'année.»

Le jeune homme ne fait pas que marquer des buts opportuns. Il joue désormais un rôle au sein d'un trio chargé de délicates missions défensives avec Tomas Plekanec et Brandon Prust.

«C'est un défi, mais je l'apprécie. J'affronte les meilleurs trios, je dois être plus responsable dans notre zone. On s'entend bien tous les trois. Pleky (Plekanec) est tellement intelligent, et Prusty (Prust), vous le connaissez, il se défonce tout le temps. Nous avons un système à respecter, le jeu en zone neutre est important, l'adversaire doit nous "traverser" pour entrer dans notre zone et ça provoque des revirements.»

Le vétéran Josh Gorges a servi un compliment de taille, hier, dans le vestiaire.

«Brendan a acquis beaucoup de maturité. Il était peut-être trop téméraire dans les séries l'an dernier. Mais cette année, il protège mieux la rondelle, il se protège mieux, il fonce au filet dans les moments opportuns, il sait quand recevoir des mises en échec, il sait mieux trouver les espaces libres sur la glace.»

Gallagher, un choix de cinquième ronde du CH en 2010, admet qu'il est un joueur différent.

«Je contrôle mieux mes émotions. Je dois rester fidèle à mon style et foncer au filet sans frapper le gardien adverse, mais je sais que les arbitres nous surveillent de plus près. J'ai aussi appris à m'éloigner des mêlées près du filet après le sifflet. Quand l'arbitre siffle, le jeu est terminé.»

Gallagher a accepté tous les défis que son entraîneur lui a donnés, même s'ils n'étaient pas toujours à son avantage. Il formait un solide trio avec David Desharnais et Max Pacioretty quand Thomas Vanek a été acquis, mais il a cédé sa place sans jamais laisser paraître sa déception, et il donne des ailes à Tomas Plekanec.

«C'est un attaquant qui joue avec son âme et avec son coeur, a dit Michel Therrien. Il donne tout à chaque présence. Il joue dur, il paye le prix. Il s'améliore sans cesse. C'était un but important, celui qu'il a compté après s'être frappé le visage contre la baie vitrée.»