Carey Price n'a peut-être pas amélioré cette année son record du plus grand nombre de victoires en une saison, mais il vient de connaître la meilleure campagne de sa carrière. Finis les passages à vide, les pertes de concentration. En matière de constance, ç'a été de loin sa meilleure saison. Et s'il faut s'appuyer sur une statistique - aussi imparfaite soit-elle - pour le prouver, on soulignera que son taux d'efficacité de ,927 est son plus élevé depuis son entrée dans la LNH.

«Les 20 premiers matchs ont passé vite et les 20 derniers aussi, a raconté Price. Entre les deux, les 42 autres matchs ont été éreintants. On dirait que ça se ressent d'autant plus avec les hivers qu'on a ici. On y a mis beaucoup de travail, sur la glace comme en dehors, et ce n'est pas un truc facile à répéter d'année en année.

«D'avoir pu atteindre le plateau des 100 points en tant qu'équipe est très gratifiant.»

Mais voilà que s'amorceront mercredi, à Tampa Bay, les séries éliminatoires. Le Lightning, vainqueur des Capitals de Washington 1-0 en fusillade hier, s'est assuré d'entamer la série à domicile en terminant un tout petit point devant le Canadien.

Les séries, pour Carey Price, c'est un autre animal. C'est bien connu, le gardien de 26 ans n'y a pas vécu beaucoup de moments de grâce. En 30 matchs éliminatoires jusqu'ici, il affiche un dossier de 9 victoires et 17 défaites, une moyenne de buts accordés de 2,90 et un taux d'arrêts de ,905.

Sauf que tout ce passé en demi-teintes, Price l'a vécu avant les Jeux olympiques de Sotchi. Et il se pourrait très bien que la médaille d'or qu'il a contribué à mettre au cou de l'équipe canadienne propulse son jeu.

«Une expérience comme celle-là m'aide à rester calme, car j'ai pu voir de quelle façon se comportaient un tas de leaders d'autres équipes, a-t-il confié. Ç'a été un apprentissage très valable pour moi.»

De son propre aveu, Price n'abordera pas les séries de cette année de la même manière qu'avant.

«L'état d'esprit dans lequel on se met à l'aube des séries, c'est de se placer en position d'atteindre son but ultime, a-t-il rappelé. Il faut jouer pour gagner, et non pour ne pas perdre.»

Carey a un je-ne-sais-quoi

Fort d'un blanchissage de 41 arrêts pour terminer la saison, samedi, le gardien-vedette a la chance d'amorcer les séries avec le vent en poupe. On se souviendra que ce n'était pas du tout le cas l'an dernier à l'aube du premier tour contre les Sénateurs d'Ottawa. Mais alors que certains coéquipiers ont insisté sur l'importance d'être sur une lancée en entrant dans les séries, Price, quant à lui, n'a pas trop envie de regarder dans le rétroviseur.

«Les derniers matchs avant les séries servent toujours de préparation en vue du dernier match, et terminer l'année en force n'est qu'un boni, estime-t-il. Ces dernières rencontres qu'on vient de jouer ne doivent pas nous faire perdre de vue la tâche qui est devant nous.

«Mais je me sens plutôt bien, a-t-il ajouté. D'avoir raté huit matchs [en raison d'une blessure] pourrait s'être avéré un mal pour un bien, car ça m'a permis de récupérer de ce qui m'avait semblé être une mini-saison suivie de séries éliminatoires [à Sotchi].»

Certains pourraient prétendre que Price défendra à nouveau les couleurs du Canada en séries, puisque le Tricolore est la seule équipe canadienne à poursuivre sa saison printanière. Le principal intéressé n'en est pas convaincu mais, chose certaine, cela ne lui donnera aucune pression additionnelle.

«Il y a pas mal de Canadiens, des amateurs amers envers leur équipe, qui vont crier contre nous au lieu de nous encourager, a-t-il observé en riant. Mais en même temps, nous avons la chance de compter sur une excellente base de partisans, non seulement à Montréal, mais partout au pays.»

Et cette immense foule partisane est à même de voir que le Carey Price de cette année a un je-ne-sais-quoi de différent, de plus, de meilleur qu'avant.

Il reste à voir si le Lightning de Tampa Bay l'apprendra à ses dépens.