Les ennuis de Lars Eller cette saison sont largement documentés.

Deux buts et six points à ses 35 derniers matchs. On est loin, très loin de la production offensive qu'avait fait miroiter son excellent début de saison.

Sauf qu'à ses deux derniers matchs, le Danois a marqué un but et ajouté deux aides, égalant donc ce qu'il avait été en mesure de livrer à ses 33 rencontres précédentes. C'est un bien petit échantillon, mais Eller va s'accrocher à n'importe quel début de bonne nouvelle.

«Je sens que les choses vont dans la bonne direction dernièrement, nous a-t-il confié. Je me sens bien dans mon corps et je veux prolonger ce sentiment.»

S'il est trop tard pour réchapper sa mauvaise saison, il doit utiliser les trois derniers matchs du calendrier de façon à maintenir son élan en vue des séries éliminatoires.

Rendu là, croit-il, il sera en mesure de faire table rase.

«En séries, tous les compteurs sont remis à zéro, rappelle Eller. Il ne s'agit pas juste d'un nouveau départ dans notre tête; c'en est un pour vrai. Le passé ne compte plus. C'est vrai d'un match à l'autre en saison, mais ce l'est encore plus quand s'amorcent les séries.»

La saison dernière, Eller avait remercié l'expert en psychologie sportive Sylvain Guimond pour des conseils qui l'avaient aidé à surmonter l'adversité et certains problèmes de confiance.

Est-ce que tout ce travail accompli l'an dernier est à refaire?

«Je crois que je suis en mesure d'appliquer cette année des leçons de l'an dernier, a répondu Eller. Cela dit, il se produit toujours de nouveaux événements que nous ne maîtrisons pas. J'ai beaucoup appris l'an dernier et encore cette année.»

La victoire avant l'argent

Le centre de 24 ans deviendra joueur autonome avec compensation à la fin de la saison. S'il rêvait de gagner le gros lot au terme d'une grande éclosion offensive, il faut oublier ça.

Mais si son rendement sur la glace a pu le hanter cette saison, les considérations financières, elles, ne l'ont pas accaparé.

«Je sais que je vais jouer plusieurs années dans la ligue et je veux être un homme heureux à ma retraite, a dit Eller avec sérénité. Je ne cours pas après l'argent. Ce n'est pas un million de plus ou de moins qui va me rendre heureux au bout du compte. Ce qui m'allume, c'est la passion de la victoire et de devenir meilleur.

«Ç'a été frustrant par moments cette année, mais davantage à cause de mon jeu que des questions de contrat.»

Certains vieux tracas persistent dans la carrière de Lars Eller, entre autres celui de ne pas encore connaître clairement son identité de joueur. Est-ce cela qui lui a nui cette saison?

Lorsqu'on lui demande de nommer un élément qui pourrait expliquer sa saison difficile, le Danois préfère ne pas aller naviguer dans ces eaux-là.

«Je penserai à ces choses-là après la saison. Pour l'instant, je veux me concentrer sur le fait que je me sens bien et que je veux que ça continue.»