Georges Laraque s'est fait traiter de tous les noms l'été dernier lorsqu'il a critiqué l'embauche de George Parros par le Canadien. Dans une entrevue avec La Presse, l'ancien homme fort a déclaré en juillet que Parros n'était pas craint dans la ligue, qu'il était un bien piètre bagarreur et que son passage à Montréal serait tout sauf glorieux.

«Je me suis fait traiter de jaloux, lance Georges Laraque au bout du fil. Les gens qui disaient ça, c'étaient des fefans du Canadien qui mettent les joueurs du CH sur un piédestal. Mais j'espère que ces mêmes-là admettent aujourd'hui que j'avais raison. Parce que j'avais raison sur Parros.»

Neuf mois et vingt matchs de George Parros plus tard, il est difficile de ne pas donner raison à Laraque.

La saison de George Parros avec le Canadien s'est fort probablement terminée samedi soir contre les Panthers de la Floride. Le dur à cuire s'est fait déculotter par le bagarreur Krys Barch. Il serait très surprenant que Michel Therrien ait recours à lui dans les derniers matchs cruciaux de la saison, et encore moins en séries éliminatoires.

Selon Laraque, c'est même la dernière fois qu'on voyait Parros dans l'uniforme du Canadien. Le colosse de 34 ans sera agent libre sans compensation à la fin de la saison. «Samedi, c'était son dernier match avec le Canadien. Je ne pense plus qu'on verra Parros avec le CH», dit Laraque.

La saison de Parros se résume en quelques chiffres-clés: 20 matchs, 8 bagarres, 2 commotions cérébrales et 1 point. Dur d'y lire les statistiques d'une année magique. Laraque n'est désormais plus le seul à croire que Parros n'était pas l'homme de la situation à Montréal.

«Michel (Therrien) ne veut pas juste un homme fort, il veut le meilleur. Lui, quand ses joueurs se font malmener, il ne le prend pas, c'est viscéral, c'est comme si lui-même se faisait malmener. Il a appris de Bob Hartley. Ils ont pris Parros l'an passé. Ils ne referont plus la même erreur la saison prochaine.»

Triste premier match

L'aventure de Parros à Montréal a commencé d'un bien mauvais pied. Lors du premier match de la saison, le nouveau bagarreur du Canadien s'est fait renverser par Colton Orr, des Maple Leafs. Le visage de Parros a heurté la glace de plein fouet. Il a subi une commotion cérébrale et a été tenu à l'écart du jeu pendant un mois.

Le 14 décembre, Parros a reçu deux droites du dur à cuire Eric Boulton lors d'un match contre les Islanders. Il est tombé sur la glace, a été victime d'une deuxième commotion et a encore été mis sur la touche.

«Oui, Parros est grand et costaud. Boulton fait 6'2 et 200 lb. Parros fait 6'5 et 220 lb. Mais il s'est fait knocker par Bolton. Parros est juste grand et costaud. Mais il n'a pas d'équilibre. En plus, c'est un lutteur, il n'a pas de force de frappe, il ne fait mal à personne», lance Laraque, qui tenait exactement ces propos il y a huit mois.

«Je ne parle pas à travers mon chapeau, je les connais tous, les bagarreurs. Parros, j'ai joué contre lui souvent quand il était à Anaheim, dit-il. C'est un bon gars, là n'est pas la question. Mais il a évolué dans le système universitaire. Ça ne fait pas de bons bagarreurs. Ils n'ont même pas le droit de se battre.»

Selon lui, Michel Therrien, qui était son entraîneur à Pittsburgh, ne voudra pas entamer la saison sans un homme fort. Le Canadien sera donc dès cet été à la recherche d'un joueur capable de remplir ce rôle.

«Quand ils sont allés chercher Vanek, ils sont allés chercher le meilleur marqueur disponible. C'est la même chose avec un homme fort, croit Laraque. Ils vont s'occuper de ça. Ils ont besoin d'un homme fort qui sera dans l'organisation encore quelques années. Ça va donner une identité. Ça va protéger les joueurs. Michel et la direction vont régler ce problème une fois pour toutes cet été, j'en suis convaincu.»