Depuis le 20 janvier, le marqueur le plus prolifique de la LNH est un joueur qu'à peu près personne n'avait dans son pool en début d'année. Ou alors, ceux qui l'avaient l'ont abandonné en voyant qu'il amorçait la saison dans la Ligue américaine.

Avant les matchs d'hier, Gustav Nyquist coiffait tous les grands noms de la LNH avec une production de 20 buts et 31 points en 24 matchs. C'est une trouvaille de quatrième ronde, un marqueur prolifique de l'Université du Maine, et un autre produit de l'extraordinaire pépinière des Red Wings de Detroit.

L'ailier de 24 ans, qui en est à sa deuxième saison dans le circuit Bettman, gère prudemment la soudaine célébrité que lui a apportée son jeu étincelant.

«Je joue avec de bons joueurs, ça aide beaucoup», plaide le jeune Suédois, qui a marqué neuf buts à ses six derniers matchs.

«Et soyons honnêtes, certains de mes buts sont le résultat de déviations assez folles. C'est le fun à voir, mais ce ne sera pas toujours comme ça.»

Les Red Wings le savaient talentueux, mais ils n'ont pas trouvé l'espace nécessaire sous le plafond salarial pour lui attribuer un poste en début de saison. Nyquist a dû être retourné à la filiale de Grand Rapids et a continué de payer son dû en attendant un rappel.

«J'aurais voulu me tailler un poste dès le camp, mais pour différentes raisons ça n'a pas été le cas, nous a-t-il expliqué. Je savais que j'allais obtenir ma chance avant longtemps. Mais si je ne travaillais pas en conséquence dans la Ligue américaine, ça n'allait pas arriver.

«J'ai appris à devenir un pro à Grand Rapids, mais c'est ici que je veux jouer maintenant.»

Nyquist ne reniera pas pour autant toute sa période de préparation là-bas, à commencer par sa conquête de la Coupe Calder l'an dernier.

«Il y a des tas de joueurs qui sont capables de jouer dans la LNH, mais pour jouer ici, il faut être capable de gagner», observe-t-il.

Un remède aux blessures

«Nous avons plusieurs bons jeunes et, sans eux, on aurait été cuits il y a longtemps à cause de toutes nos blessures», a admis l'entraîneur-chef des Red Wings, Mike Babcock, hier.

Le trio que forme Nyquist avec les espoirs Riley Sheahan et Tomas Tatar, en premier lieu, a gardé vivant l'espoir des Wings de participer aux séries éliminatoires... même si des joueurs comme Pavel Datsyuk, Henrik Zetterberg, Jonathan Ericsson, Justin Abdelkader, Stephen Weiss et Dan Cleary - entre autres - sont tous tenus à l'écart du jeu en raison de blessures.

«C'est le joueur le plus hot de la ligue en ce moment et on espère que ça continue», a indiqué Zetterberg.

«Ça fait longtemps que c'est un bon joueur, mais la confiance est pour beaucoup dans ses succès actuels, ajoute Mike Babcock. Il joue en étant le joueur qu'il est. Il n'est pas tendu, il est calme en possession de la rondelle, il ne crée pas de revirement. Il obtient tout ce temps de glace parce qu'il l'a mérité.»

Le parfait profil d'un Red Wings

Alors qu'il a passé les 23 premiers matchs de la saison des Wings dans la Ligue américaine, Nyquist pourrait bien terminer au premier rang des marqueurs de l'équipe s'il garde le même rythme.

Ce sont ses buts, en tout premier lieu, qui impressionnent. Il tentera, contre le Canadien ce soir, de prolonger à sept sa séquence de matchs avec au moins un but.

«C'est drôle parce que j'ai toujours été davantage un fabricant de jeu qu'un marqueur, observe Nyquist. Cela dit, on parle beaucoup avec les entraîneurs du fait que les buts se marquent en envoyant la rondelle au filet, en la déviant ou en profitant d'un retour. C'est ce que j'ai essayé de faire récemment et ç'a été payant.»

Ce choix de quatrième ronde en 2008 est en train de devenir un autre «vol» des Wings à la séance de repêchage, un peu comme Datsyuk et Zetterberg l'ont été il y a plusieurs années. C'est très caractéristique des Red Wings que de devenir un joueur d'impact dans la LNH sans avoir été repêché dans les premières rondes.

Et ce qui en fait un autre Wings typique, eh bien... c'est qu'il est suédois. L'équipe en compte huit.

«J'ai souvent fait la navette entre Grand Rapids et Detroit dans les deux dernières années et, plutôt que de rester à l'hôtel, j'ai été hébergé chez (Niklas) Kronwall, (Johan) Franzen ou (Henrik) Zetterberg, raconte Nyquist. C'est facile de se sentir à l'aise avec tous ces gars-là autour de soi. On ne parle pas suédois dans le vestiaire, mais c'est agréable de pouvoir le faire à l'extérieur!»