Le Canadien jouera samedi soir en Caroline son dernier match avant la pause olympique. Après 2 semaines de répit, il lui restera 23 matchs à disputer, dont 4 avant la date limite des transactions, fixée au 5 mars à 15 h.

En apparence, tout va bien. Malgré les inquiétudes formulées au cours des dernières semaines, le CH se dirige vers une saison de 96 points. Or, si la tendance se maintient, il en faudra 92 pour décrocher une place en séries éliminatoires.

Est-ce à dire que le Tricolore est en voiture? Pas si vite.

Au rythme où vont les choses, maintenir un dossier de ,500 d'ici la fin de la saison ferait passer le Canadien sur les fesses, car il terminerait avec précisément 92 points.

S'il veut éviter de se compliquer la vie, il devra faire mieux que cela.

Le hic, c'est qu'au cours des deux derniers mois - et en dépit des neuf points récoltés lors des six derniers matchs -, le CH n'a même pas joué pour ,500. Depuis le 10 décembre, soit depuis la fin de la série victorieuse qui a propulsé sa saison, sa fiche est de 11-12-3.

Et avant que ne s'amorce cette fameuse lancée de la fin du mois de novembre, au cours de laquelle les hommes de Michel Therrien ont récolté 19 points sur une possibilité de 20, leur dossier était de 10-9-2.

N'ôtons rien au mérite du Canadien d'avoir enchaîné ces neuf victoires en dix matchs. Ces victoires-là lui appartiennent et elles font partie de sa saison. Mais ce que l'équipe a démontré dans les 80 % restants de son calendrier, c'est qu'elle joue pour ,500.

De l'extérieur, on se dit que l'équipe aura besoin d'une autre série victorieuse du même genre pour protéger ses arrières et assurer sa place en séries. Mais les joueurs, eux, ne peuvent se permettre de voir aussi loin.

«Le fait qu'on ne regarde jamais plus loin que le prochain match dans notre préparation nous permet de rester dans le moment», a rappelé Carey Price jeudi soir.

9 points sur 12

On a souvent entendu cette saison, après que le Canadien se fut bricolé une victoire, que «deux points, c'est deux points» et qu'au bout du compte, c'est le résultat qui importe, et non la manière.

Ça pourrait bien être le slogan de toute sa saison.

Prenez le plus récent soubresaut. Même si le CH a remporté quatre de ses six derniers matchs (4-1-1), l'adversaire a tenté 410 tirs vers le filet du Canadien durant cette période contre seulement 347 pour le CH. Ce n'est pas exactement rassurant.

«Les choses vont beaucoup mieux pour nous, a toutefois indiqué Therrien après la victoire contre les Canucks de Vancouver. Il y a toujours des hauts et des bas dans une saison, il s'agit de comprendre pourquoi on connaît des difficultés, de ne pas paniquer et d'essayer de s'ajuster.

«Je pense que c'est ce que mes joueurs ont fait.»

Ce qu'on sait du Canadien, c'est que c'est une équipe qui ne marque pas beaucoup de buts, qui a tendance à laisser une majorité du contrôle de la rondelle à l'adversaire et qui, contre son gré, doit s'en remettre à son gardien et aux succès de ses unités spéciales pour l'emporter.

Mais en contenant l'adversaire, comme il l'a fait jeudi devant les Canucks, il a peut-être trouvé une bonne formule pour la suite des choses. Le CH préférerait sûrement accorder moins de tirs, mais si Carey Price doit continuer à voir autant de caoutchouc, aussi bien faire en sorte que l'adversaire tire de l'extérieur de l'enclave.

Derrière les victoires et les défaites, on voit cette année une formation du Canadien qui, dans sa façon de jouer, plie mais ne rompt point. Du moins, pas jusqu'à maintenant.

Et puis, ne négligeons pas le fait qu'il se trouve dans une association plus faible où la majorité des équipes ont leurs propres problèmes. Les formations qui trouveront des solutions le plus rapidement après la pause olympique seront récompensées.