Michel Therrien assure qu'il n'est pas inquiet par rapport à la précarité de son emploi, bien que le Canadien s'enlise depuis un bon moment.

«Je suis dans ce métier-là depuis assez longtemps, ce n'est pas une préoccupation pour moi, a-t-il indiqué lundi. Ma préoccupation, c'est ma préparation et ma communication avec mes joueurs pour s'assurer qu'on ait un bon match mardi.»

Ce n'est pas une simple léthargie qui devrait menacer un entraîneur. Après tout, toutes les formations traversent des périodes creuses. Non, il faut que les ennuis se prolongent pour qu'un entraîneur-chef finisse par écoper.

Dans ce cas-ci, on ne peut pas simplement dire que le Canadien tentera d'éviter un quatrième revers consécutif, mardi soir, contre les Hurricanes de la Caroline.

Alors, à quand remontent ses problèmes?

«Ça fait un certain temps, mais je ne peux pas dire depuis quel jour exactement», nous a répondu Therrien.

«De façon constante, nos ennuis se vérifient depuis sept ou huit matchs, exception faite du match contre Chicago, a pour sa part répondu Josh Gorges. Mais cela fait un mois et demi qu'on est bons un soir et mauvais le lendemain.»

Le match contre les Blackhawks constitue l'une des très rares performances convaincantes du CH depuis Noël. La victoire sans flafla de 2-1 contre les Panthers de la Floride, le 6 janvier, pourrait aussi entrer dans cette catégorie.

«Comment avons-nous pu jouer un aussi bon match contre Chicago? s'est demandé Gorges. Parce qu'on a appliqué le système à la lettre. On savait que si l'on ne jouait pas du jeu défensif serré, cette équipe-là allait nous tuer. Ça n'a pas été facile, les gars étaient fatigués et maganés à la fin, mais on a gagné. Les gars doivent réaliser que, peu importe l'adversaire, on peut battre n'importe qui avec cette attitude-là.

«Mais encore faut-il l'avoir.»

«On gagnait encore...»

Max Pacioretty a offert une autre réponse par rapport à la genèse des ennuis de l'équipe.

«C'est difficile de dire quand tout a commencé, mais nous gagnions encore des matchs à ce moment-là», se souvient l'Américain.

Ce dernier doit certainement parler de la séquence de 10 matchs sans défaite en temps réglementaire inscrite au mois de novembre.

Intéressante admission, car à l'époque où les victoires s'accumulaient, l'équipe répétait qu'elle «trouvait des façons de gagner». On pense entre autres à ces deux gains en trois soirs contre les Devils du New Jersey que le CH n'avait pas d'affaire à gagner.

Sa séquence victorieuse s'est terminée par la volée de 6-0 subie aux mains des Kings de Los Angeles, et depuis ce moment-là, plus rien ne va. Le Canadien a concédé 50 buts à forces égales et n'en a marqué que 24.

Il coule à pic avec un dossier de 8-11-2 depuis ce revers.

Depuis le début du mois de novembre?

Ceux qui gardent l'oeil sur des trucs comme le nombre de mises en jeu dans chaque territoire, la quantité de tirs tentés vers le filet ou d'autres indicateurs de possession de rondelle diront que les problèmes du CH remontent à plus longtemps encore, soit depuis le passage au Colorado au début du mois de novembre.

Donc avant même la belle séquence de 19 points sur une possibilité de 20.

Des statistiques plus conventionnelles, comme le taux d'efficacité des gardiens, illustrent par ailleurs une tendance lourde en défense. Le taux d'arrêts mensuel de Carey Price a chuté de 50 points entre octobre (,939) et janvier (,884). Price ne peut sauver les meubles avec la même régularité qu'auparavant.

Mais encore là: il est l'unique responsable de la dernière victoire en date du Canadien, un vol qualifié commis à Ottawa le 16 janvier.

Ceux qui mettent l'effort... et les autres

Si l'exécution fait défaut de plus en plus souvent, c'est le manque d'effort qui a été criant contre les Capitals de Washington, samedi.

«Les fans ne sont pas stupides, ils voient les matchs et ils sont à même de voir qui y met l'effort et qui ne le met pas, a dit Gorges. Et c'est ce qui est si décevant de notre dernier match. Au-delà du résultat final, c'est qu'après qu'on s'est mis dans le pétrin, on n'a pas eu la réplique nécessaire pour nous remettre dans le coup.»

Dans ces circonstances, il ne suffit pas de reprocher mer et monde à l'entraîneur. Comme l'a rappelé P.K. Subban, tout le monde est responsable.

«Nous, les joueurs, nous devons commencer par faire notre travail, a rappelé l'explosif défenseur. C'est normal que les fans soient frustrés; nous le sommes nous aussi. Avant même de regarder du côté de notre groupe d'entraîneurs, on peut commencer par regarder du côté des joueurs. Je crois que j'ai une fiche de -5 à mes deux derniers matchs...»

En fait, P.K., tu es -8 à tes quatre derniers.

Dans le vestiaire, lundi, les joueurs ont réitéré leur appui à Therrien. Parfois en beurrant pas mal épais.

«Les entraîneurs font du bon travail pour maintenir notre confiance élevée, a avancé Max Pacioretty. Il serait facile pour un entraîneur d'arriver le matin, de ne pas nous saluer et de faire sa petite affaire toute la journée. Mais Michel communique avec nous, demeure positif et garder l'atmosphère légère.»