Les Penguins de Pittsburgh forment la crème de leur association. Et puisque la crème remonte toujours à la surface, ils trônent au sommet de l'Est avec 70 points.

Leur machine est pratiquement imbattable à domicile cette saison: 4 petits revers en 24 matchs. Seuls les Ducks d'Anaheim, invaincus en temps réglementaire à domicile (20-0-2), ont autant de victoires qu'eux dans leur propre amphithéâtre.

«On est conscients du défi qui nous attend là-bas, a reconnu Michel Therrien. On a relevé le défi à Montréal, mais il sera encore plus grand à Pittsburgh où, si l'on oublie le match de lundi, ils connaissent beaucoup de succès.»

Devant pareil adversaire, Therrien a jugé qu'il était temps de remodeler la défense du Canadien. Après 13 matchs loin l'un de l'autre, Andrei Markov et P.K. Subban ont été réunis au sein d'un même duo.

«En début de saison, ça avait relancé notre équipe, alors on espère obtenir les mêmes résultats» a-t-il fait valoir.

L'entraîneur-chef avait justifié sa décision de les séparer en disant que Markov et Subban s'étaient mis à concéder trop de chances de marquer.

Or, le Tricolore n'a pas exactement redressé la barre depuis ce moment-là. Il a accordé 4 buts ou plus dans 8 de ces 13 matchs, en plus d'afficher un différentiel de -8 à forces égales (incluant les 3 buts marqués dans un filet désert).

L'équipe revient donc à une combinaison qui lui a souri plus tôt. Car dans les 33 matchs auxquels Subban et Markov ont pris part côte à côte, le CH a accordé en moyenne 1,97 but par match. Cette moyenne grimpe à 3,25 dans les 16 rencontres au cours desquelles ils n'ont pas joué ensemble.

Mais même si l'équipe affiche un dossier de 6-5-2 depuis qu'ils sont séparés et qu'elle a aligné deux victoires une seule fois dans le dernier mois, Subban refuse d'y voir un lien de cause à effet.

«Les séquences victorieuses ne sont pas faciles à aller chercher, a-t-il rappelé. Il faut faire les bonnes choses de façon constante pour y arriver. Or, notre équipe ne l'a pas fait. On peut changer les combinaisons tant qu'on veut, l'important, c'est de se concentrer à jouer du mieux possible.

«Markov et moi avons une excellente relation et nous avons eu beaucoup de succès ensemble, a ajouté Subban. Mais il ne s'agit pas seulement d'Andrei et moi. Tout le groupe doit trouver sa constance et bien jouer devant notre gardien.»

Une expérience avec Beaulieu

C'est bien connu, les défenseurs droitiers sont moins nombreux dans la LNH. Parlez-en à Mike Babcock, l'entraîneur-chef des Red Wings de Detroit, qui croit fermement à l'idée d'avoir trois gauchers et trois droitiers mais qui est contraint d'employer six gauchers!

«Il faut composer avec les joueurs qu'on a sous la main, a rappelé un Michel Therrien de fort bonne humeur. On n'a pas le choix de prendre des gauchers et de les envoyer à droite. Si on les met tous à gauche, on va avoir un méchant trou à droite!»

Il faut donc tenter des expériences, et c'est la raison pour laquelle Nathan Beaulieu disputera contre les Penguins son premier match professionnel du côté droit.

Therrien soupçonne que Beaulieu pourrait bien se tirer d'affaire en raison de sa mobilité et de sa vision du jeu.

«Je n'ai jamais joué là auparavant! a avoué d'emblée l'arrière de 21 ans. J'essaie de me dire que c'est le même match, mais de l'autre côté. En zone défensive, j'aurai plus de portée du côté droit et c'est un avantage dont je devrai tirer profit. Et en avantage numérique, ça va me placer en bonne position pour décocher un tir sur réception.

«J'essaie de voir les côtés positifs...»

Selon Josh Gorges, qui sera son partenaire en défense, dans la mesure où un joueur se sent à l'aise du côté opposé, il n'y a pas lieu de s'inquiéter du phénomène gaucher-droitier.

«C'est le déroulement du jeu qui dicte là où la rondelle s'en va, et je ne sais pas s'il y a nécessairement une stratégie d'envoyer la rondelle du côté droit parce que c'est un gaucher qui joue là», a soutenu Gorges. Chose certaine, lui-même ne se soucie guère que l'attaquant qui s'amène vers lui soit hors l'aile ou bien de son côté fort.

Emelin à gauche

Pour sa part, Alexei Emelin a encore une fois patiné du côté gauche et évolué en compagnie de Raphael Diaz. Le Russe a connu toutes sortes d'ennuis à la droite de Markov, où sa mobilité l'a parfois rendu vulnérable.

«On a beaucoup de travail à faire avec Emelin, on est tous en mesure de le constater, a indiqué Therrien. Mais la question n'est pas de savoir s'il joue à gauche ou à droite. C'est surtout ses prises de décision qui ne sont pas à point ces temps-ci et qui lui font mal.»

Face aux Penguins, Therrien devra choisir entre ce tandem et celui formé par Douglas Murray et Francis Bouillon.