C'est la tenue du Canadien contre les Blackhawks de Chicago qui retenait l'attention dans le vestiaire, lundi, 48 heures après sa victoire aux dépens des champions de la Coupe Stanley. Bien plus que l'affrontement de mardi soir contre les Devils du New Jersey!

«Il y avait une atmosphère de séries éliminatoires, a décrit l'ancien des Hawks, Rene Bourque, qui a donné signe de vie lors de cette rencontre. Nous affrontions la crème de la crème et nous voulions lancer le message dans la ligue que nous pouvons rivaliser avec les grandes équipes de l'Ouest.»

Pour y arriver, le Tricolore a pu compter sur un fort match du trio de Tomas Plekanec, même si celui-ci a été blanchi. Plekanec, Brian Gionta et Travis Moen avaient pour mission de freiner le trio de Jonathan Toews, Patrick Sharp et Marian Hossa. Dans ce contexte, générer de l'attaque pouvait paraître bien secondaire. Or, à lui seul, Plekanec a réussi 11 tirs au but.

Son sommet en carrière est de 13 tirs, un plateau atteint le 25 octobre 2008 contre les Ducks d'Anaheim.

«Quand on lui donne le mandat d'affronter les meilleurs trios adverses, il le remplit tout le temps, a soutenu l'entraîneur-chef Michel Therrien. Et il est capable de contribuer offensivement, ce n'est pas juste un gars qui va jouer sur les talons en attendant ses occasions.»

Therrien a ajouté qu'il considérait Plekanec comme un candidat sérieux pour l'obtention du trophée Selke (remis au meilleur attaquant défensif). Si la tendance se maintient, Plekanec sera l'attaquant le plus utilisé chez le Canadien pour une quatrième saison consécutive.

«Il remplit plusieurs rôles et c'est un acteur de premier plan», a indiqué l'entraîneur-chef du Canadien, peut-être inspiré par la soirée des Golden Globes la veille.

Moen mis en valeur

L'absence d'Alex Galchenyuk force Therrien à jongler avec ses combinaisons en attaque. Mais après avoir eu la main heureuse samedi, il devrait maintenir le statu quo - à tout le moins en attaque - contre les Devils.

Samedi, Moen s'est fort bien acquitté de sa tâche à la gauche de Plekanec. Il a été plus fringant, plus fougueux. D'ailleurs, cette année, on a vu plus souvent le Travis Moen qu'on voyait à ses premières saisons à Montréal.

«Je n'étais pas heureux de ma saison dernière et je suis revenu plus concentré cette année, a-t-il expliqué. J'ai mérité le temps de glace que j'avais perdu, et le coach m'a confié des responsabilités qui m'étaient familières. Je retire de la fierté à m'occuper d'abord de mes tâches défensives.»

Moen a dû ramer fort pour revenir dans les bonnes grâces de Therrien, qui ne semblait guère impressionné la saison dernière. Or, l'entraîneur-chef a eu de bons mots pour le vétéran de 31 ans.

«Il ne fait rien de spectaculaire, mais il est bien positionné, il va gagner des batailles le long des bandes grâce à son physique et possède une bonne compréhension du jeu, a décrit Therrien. Moen connaît une bonne saison. Il est arrivé en bonne condition physique et avec une belle attitude. C'est un bon coéquipier qui est respecté.»

L'une va, l'autre pas

Il a suffi d'une performance éclatante face aux Hawks pour faire oublier la contre-performance du CH à Philadelphie, mercredi soir. La confiance semble revenue, sauf en avantages numériques au cours desquels le Canadien n'a récolté que 3 buts à ses 36 dernières occasions.

«Quand on joue avec confiance, on sait comment manoeuvrer la rondelle, on sait quand lancer et on sait quand passer, a expliqué Therrien. Je sais qu'on ne marquera pas chaque fois. Mais je veux au moins que notre attaque à cinq soit en mesure de nous donner du rythme.

«Je sens les joueurs tendus en ce moment, et c'est dans ces moments-là qu'on prend de mauvaises décisions.»

Le CH n'a réussi à marquer en supériorité numérique que dans 4 de ses 18 dernières rencontres.

«Peut-être qu'on devrait tenter plus de jeux dans le bas de la zone au lieu de constamment chercher à alimenter P.K. Subban et son tir de la pointe, a souligné Plekanec. Tout le monde sait qu'il a un tir sur réception très dangereux. Si l'on fait d'autres types de jeu, l'espace va recommencer à s'ouvrir pour lui.»

«On est trop prévisibles», a renchéri Gionta.

Heureusement que l'unité d'infériorité numérique, elle, fait flèche de tout bois.

Au cours des 22 derniers matchs, le Tricolore affiche un taux d'efficacité de 89,9% à court d'un homme. Sur l'ensemble de la saison, il est troisième de la LNH à ce chapitre.

«On a amélioré notre préparation d'avant-match, on est davantage au courant des tendances de l'équipe adverse et on sait à quoi s'attendre», a noté Gionta.