La bicyclette du Canadien avance tant bien que mal depuis le début de la saison. Mais lorsque la chaîne déraille, comme ç'a été le cas ce soir à Sunrise, toute l'équipe prend une débarque.

Le Tricolore a éprouvé toutes sortes de difficultés à contenir les Panthers de la Floride, et il s'est fait malmener 4-1 par ceux-ci. Il voudra peut-être fabriquer des poupées vaudou à l'effigie des arbitres Frédérick L'Écuyer et Kevin Pollock, qui lui ont refusé deux buts, mais ça ne cachera pas le fait que les Panthers ont été meilleurs.

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«C'est frustrant d'être incapable de marquer des buts, mais c'est frustrant aussi de rester longtemps coincé dans sa zone. Or, les deux se sont produits ce soir», a résumé Brandon Prust, auteur du seul but des siens.

Le CH n'avait pas l'excuse du deuxième match en deux soirs, car les Panthers avaient eux-mêmes affronté les Red Wings de Detroit la veille.

Mais alors que les hommes de Peter Horachek semblaient pressés de mettre fin à leur séquence de trois revers, le Tricolore, lui, n'avait pas de jambes et a joué sans vie au cours des 40 premières minutes.

Et devant le filet, une mauvaise jonglerie de Peter Budaj sur le but victorieux n'a pas aidé à remettre son équipe dans de meilleures dispositions.

Pénible pour Markov et Emelin

Le duo formé d'Andrei Markov et Alexei Emelin a connu un match particulièrement pénible. Les deux Russes étaient sur la patinoire pour les trois premiers buts des Panthers, et Markov était encore là lorsque Sean Bergenheim a fermé la marque dans un filet désert.

«Ils ont éprouvé certaines difficultés ce soir», a commenté Michel Therrien de façon laconique.

Emelin, qui n'est assurément pas le même défenseur que l'an dernier depuis son opération à un genou, a été cloué au banc par son entraîneur et a été limité à deux présences en troisième période.

Il en était à son 20e match de la saison, et plusieurs d'entre eux ont été difficiles. Où Therrien tracera-t-il la ligne entre la remise à niveau et le moment où il exigera d'Emelin son rendement d'autrefois?

«Avec le genre de blessure qu'il a eu et le retard qu'il a pris, ça prend toujours du temps, a répondu l'entraîneur. Il faut être patient et il faut continuer de travailler avec lui.»

En attaque, le trio de David Desharnais n'a guère été plus efficace que la paire Markov-Emelin, étant souvent empêtré dans son territoire et passant des présences complètes à se défendre. Remarquez, les quatre trios ont goûté à cette médecine à un moment ou l'autre: 30 secondes passées en zone défensive et plus assez de jus par la suite pour pourchasser une rondelle qu'on a eu tant de mal à sortir.

Lorsque la recrue Aleksander Barkov a fait 3-1 pour les Panthers, c'était comme si le Tricolore jouait en infériorité numérique depuis cinq ou six minutes...

Deux buts refusés

Il a fallu attendre le troisième vingt pour voir le Canadien montrer un peu des dents, mais ça n'a pas été suffisant.

La foule du BB&T Center, largement acquise au Tricolore, a vociféré contre les arbitres après qu'ils eurent refusé un deuxième but à ses favoris.

Daniel Brière croyait avoir réduit l'écart à 3-2, mais les arbitres ont déterminé qu'Alex Galchenyuk avait commis de l'obstruction envers Scott Clemmensen. Or, c'est clairement Marcel Goc, des Panthers, qui a poussé Galchenyuk sur le gardien.

«C'est tellement difficile de marquer des buts dans cette ligue que de se faire refuser un but lorsqu'il est bon...», a dit Brière en soupirant.

«C'était un but, a affirmé Galchenyuk de façon catégorique. Je me suis fait pousser et le gardien en a mis beaucoup. Je ne crois pas que mon corps se soit retrouvé en position de faire de l'obstruction. Le but était bon.»

Plus tôt dans le match, Rene Bourque s'était lui aussi vu refuser un but. Aucun doute, le juge de ligne avait sifflé l'arrêt de jeu bien avant; mais du côté du Canadien, on se demandait pourquoi.

Si le but de Brière avait été accordé, la fin du match aurait certes été différente. Mais ça ne nous fera pas oublier que le Canadien méritait cette défaite.

«Ils ont clairement mieux joué que nous», a reconnu Andrei Markov, qui a traîné son différentiel de -4 en Caroline, où le Canadien disputera son prochain match mardi.

«Ils étaient plus affamés que nous. En fait, je pense qu'il n'y a que trois joueurs qui aient vraiment joué ce soir.»