Ça vous dit quelque chose, ce «pas d'excuses»? Bien sûr que oui. Il s'agit des célèbres mots installés dans le vestiaire du Canadien depuis le début de l'ère Michel Therrien, sur ordre de l'entraîneur lui-même.

Sauf qu'hier soir, à la suite de la défaite du Canadien contre les pauvres Panthers, le pilote montréalais a passé de longues minutes à... donner des excuses, justement.

«Je peux voir que nos gars sont vidés, a tenu à dire l'entraîneur. Le nombre de matchs qu'on a dû jouer sur une courte période de temps... Nos joueurs ont donné tout ce qu'ils avaient à donner.»

Bon. Il y a deux trucs qu'on doit rappeler juste ici.

Premièrement, le match d'hier soir était le 35e du Canadien cette saison. Pas le 55e, pas le 65e. Le 35e. Si les soldats de Michel Therrien ont la langue à terre à la mi-décembre, ça va être quoi à la fin du mois de mars?

Deuxièmement, le Canadien, il est vrai, a un calendrier fort chargé en cette année olympique. Mais c'est aussi le cas pour les 29 autres formations du circuit.

Les Panthers, par exemple, ont dû disputer quatre matchs dans la dernière semaine. Comme le Canadien. Les Islanders, qui ont perdu contre le CH par un petit but samedi soir, revenaient à ce moment-là d'un long périple de cinq matchs sur la route, cinq matchs qu'ils ont dû disputer chaque fois dans un fuseau horaire différent du leur. Les Flyers, qui ont battu le Canadien jeudi soir à Philadelphie, en étaient à ce moment-là à un troisième match en quatre soirs.

Alors non, pas d'excuses. Le calendrier de la LNH est exigeant, sans l'ombre d'un doute. Mais il est exigeant pour tout le monde, et pas seulement pour le club du Centre Bell.

Dans le fond, Michel Therrien a choisi hier soir de se porter à la défense de ses joueurs. Pour un entraîneur, il s'agit toujours d'une excellente stratégie. Mais cela ne parvient pas à masquer le plus gros problème du Canadien depuis une semaine: ce manque criant d'imagination en attaque.

Lors des quatre derniers matchs, le Canadien n'a marqué que deux petits buts en temps règlementaire. Au lieu de pester contre le calendrier qui n'est pas facile, il faudrait sans doute chercher à savoir pourquoi les gros canons du club sont tous en panne en même temps.

Et ce n'est pas avec des excuses qu'on peut y parvenir.