Il faudrait peut-être arrêter de faire des blagues de chaises pliantes et d'odeur de Coupe Stanley. Du moins, c'est ce que pense l'entraîneur Michel Therrien.

Le Canadien vient de subir deux défaites de suite, deux défaites un peu gênantes, et l'entraîneur montréalais a profité du décor ordinaire de la région de Long Island pour ramener un peu ses gars sur terre, hier midi. Pour les ramener à la dure réalité.

En premier lieu, il y a eu un entraînement assez intense, merci, dans une lointaine banlieue anonyme. Ensuite, il y a eu le ton assez direct du coach, qui n'a de toute évidence pas apprécié les deux derniers résultats, une défaite de 6-0 contre les Kings de Los Angeles, puis de 2-1 jeudi soir à Philadelphie contre les Flyers.

Pour Michel Therrien, ce n'est pas parce que le CH a récemment surfé sur une série de cinq victoires qu'il faut commencer à planifier le parcours du défilé.

«On doit arrêter de se penser meilleurs qu'on est, a commencé par dire le pilote montréalais. Il faut être réaliste avec le genre d'équipe qu'on a. Quand tu te penses bon, tu te mets à oublier les petits détails du jeu.»

Selon l'entraîneur, ce n'est pas la récente série de succès du CH qui devrait changer les prévisions de début de saison ni faire monter la cote du club parmi les parieurs professionnels de Las Vegas.

«On n'a pas la prétention de dire qu'on est comme les Penguins de Pittsburgh ou les Bruins de Boston, a-t-il ajouté. C'est pas deux ou trois semaines de succès qui vont changer les plans. [...] On fait partie d'un groupe d'équipes qui devaient se battre pour une place en séries. Ça ne changera pas.»

Apprendre du passé

On peut ici présumer que Michel Therrien n'a rien oublié du scénario de la saison dernière, quand son club a commencé la saison en force, pour ensuite finir par manquer de souffle et s'écraser au premier tour des séries face aux Sénateurs d'Ottawa. Therrien aimerait une conclusion différente cette fois-ci.

De plus, l'entraîneur cherche encore les combinaisons magiques en attaque. Encore hier, certains joueurs ont changé de trio, et on peut croire que Therrien va continuer ainsi tant qu'il n'aura pas déniché la meilleure combinaison. Le Canadien n'a marqué que six buts à ses quatre derniers matchs.

À ce chapitre, cette petite visite à Uniondale, ce soir, tombe drôlement bien pour un club dont l'attaque est en panne. Les joueurs montréalais auront devant eux des Islanders qui ont accordé un total de 117 buts cette saison, un sommet de médiocrité dans la Ligue nationale de hockey.

«Plus ça va aller, moins il y aura d'espace sur les patinoires, a fait remarquer le défenseur P.K. Subban. Ça va devenir de plus en plus difficile à mesure que la saison progresse. On le sait. C'est à nous de pousser encore plus fort, de jouer avec passion à chaque match.»

C'est Carey Price qui sera devant le filet du Canadien, ce soir à Uniondale. S'il faut se fier à la formation présentée par Michel Therrien à l'entraînement d'hier, Ryan White sera laissé de côté, tout comme Francis Bouillon.

Manifestement, cette situation ne fait pas l'affaire de Bouillon, qui doit souvent laisser sa place à un autre vétéran, Douglas Murray. Bouillon n'a pas voulu répondre aux questions des médias hier. Le vétéran défenseur, rappelons-le, n'a disputé que quatre des onze derniers matchs de l'équipe.

En panne, Gallagher reste confiant

Pendant qu'un peu tout le monde cherche à savoir ce qui se passe avec Daniel Brière, Max Pacioretty ou Lars Eller, un autre attaquant du Canadien est en panne sèche: Brendan Gallagher.

Le joueur de 21 ans n'a qu'un seul point à ses huit derniers matchs, et son dernier but remonte déjà au 27 novembre, lors d'un match contre les Sabres à Buffalo. Ce qui lui fait donc seulement deux points à ses 10 derniers matchs.

Mais le principal intéressé jure que tout cela ne l'inquiète point. «J'essaie de ne pas penser à ça, a-t-il répondu après l'entraînement d'hier. Je n'ai pas pu mettre la rondelle dans le but récemment, mais j'ai eu mes chances. Tout ce que je peux faire, c'est de me retrousser les manches et de continuer à tout donner. Je ne suis pas inquiet parce que j'ai déjà marqué des buts auparavant, et je sais que je vais finir par en marquer d'autres.»

Gallagher ne s'en fait pas non plus avec l'identité de ses compagnons de trio soir après soir. À l'entraînement d'hier, il patinait en compagnie de Michaël Bournival et Lars Eller. «Ça ne me dérange pas du tout de devoir jouer parfois avec des gars différents... Il est possible de développer une forme de complicité avec des joueurs différents», a-t-il ajouté sans hésiter.

Gallagher avec Bournival et Eller, ça permet de croire que Michel Therrien va tenter une autre fois de jumeler David Desharnais avec Max Pacioretty et Daniel Brière, un trio qu'avait formé l'entraîneur montréalais lors du camp d'entraînement.

«On essaie de trouver trois trios qui vont marquer des buts, a expliqué Desharnais. Ce n'est rien de nouveau pour nous trois, on se connaît. Ce n'est pas trop difficile de jouer avec un gars comme Daniel Brière... C'était ça le plan au départ, mais Pacioretty s'est blessé. On a tenté de trouver quelque chose entre nous, une forme de cohésion, mais c'est sûr que la blessure de Pacioretty n'a pas aidé.»

Le Canadien, rappelons-le, n'a compté qu'un seul but à ses deux derniers matchs. «Les clubs adverses vont nous surveiller de plus près, et c'est à nous d'en faire toujours plus à chaque match», a ajouté Desharnais, qui n'a pas de point à ses quatre derniers matchs.

Par ailleurs, la LNH, après avoir revu le coup de coude d'Alexei Emelin sur Steve Downie des Flyers, jeudi soir à Philadelphie, a choisi de ne pas suspendre le défenseur du Canadien.