À force de « trouver des façons de gagner », comme le disent souvent les joueurs ces temps-ci, le Canadien va devoir finir par en inventer!

>>> Résumé de la rencontre

Celle de samedi n'avait rien d'un chef-d'oeuvre, mais la victoire de 3-2 aux dépens des Sabres de Buffalo donne deux précieux points au Tricolore, deux points qui lui permettent de rejoindre les Penguins de Pittsburgh en tête de l'Association Est.

Eh oui, on en est là! 

Le Canadien disputait un septième match en 11 soirs et, après une victoire émotive face aux Bruins de Boston, il lui fallait trouver de nouveaux trucs pour prolonger à cinq sa séquence de victoires. 

C'est son quatrième trio qui s'est chargé de lui donner l'étincelle espérée.

« Ils ont été physiques, ils ont été intenses et ils ont marqué deux buts, a résumé l'entraîneur-chef Michel Therrien. J'ai adoré leur soirée de travail. »

Therrien a préféré Ryan White à George Parros dans sa formation lorsqu'il a vu que les Sabres n'auraient pas recours au matamore John Scott. White a répondu avec son meilleur match de la saison. 

« Je me concentre seulement à jouer du bon hockey, car le défi, alors que j'entre et sors de l'alignement, est de garder ma confiance et de ne pas me remettre en question », a expliqué White.

Celui-ci est dans une position difficile, car son rendement est supérieur à celui de l'an dernier, mais sa marge d'erreur est plus petite en raison des nombreux effectifs.

Quoi qu'il en soit, c'était le match idéal pour utiliser le quatrième trio.  White, Brandon Prust et Travis Moen ont affiché une intensité qui leur a valu de commencer la deuxième période sur la glace. De plus, le CH affrontait un adversaire en difficulté et il pouvait espérer ne pas avoir è surcharger des joueurs qui en avaient donné beaucoup lors des matchs précédents. 

Bref, la conjoncture était favorable.

« J'ai donné plus de temps de glace au quatrième trio parce que c'était pratiquement notre meilleur trio, a expliqué Therrien. J'aimais la façon qu'ils jouaient. On a besoin de la contribution de tout le monde, et pas seulement ce soir. On vient de jouer sept matchs en 11 jours et je ne vous cacherai pas que ce segment-la nous faisait peur. 

« On a réussi à récolter 13 points sur 14 alors on se doit d'être très, très satisfait. »

Deux buts en 23 secondes

Le Tricolore a eu de la difficulté à trouver son inspiration en première période, sauf que les Sabres souffraient eux aussi du syndrome de la page blanche. Le total de lancers (5-4 en faveur des visiteurs) suggère que l'amateur aurait tout aussi bien pu utiliser ce temps-là pour se retaper une reprise de Bouscotte. Ou à tout le moins deviser sur les incidents disgracieux qui ont eu lieu à Boston dans le match Penguins-Bruins.

La deuxième période s'est heureusement jouée sur un autre ton. Prust, choisi la première étoile de la rencontre, a ouvert la marque après seulement 19 secondes de jeu.

Puis Plekanec et Alex Galchenyuk ont enfilé deux buts en l'espace de 23 secondes vers la fin de l'engagement. Malheur à ceux qui étaient partis s'acheter un chips au ketchup à ce moment-là, car ils ont manqué les meilleurs instants offensifs du Canadien. 

Galchenyuk a donc répété son manège de la semaine dernière. Après avoir été utilisé à peine 8:13 jeudi face aux Bruins, il est revenu en force en marquant le but de la victoire au match suivant. 

« J'espère qu'on n'en fera pas une tradition, je préfèrerais jouer tout le temps! » a lancé l'attaquant de 19 ans, qui a été muté aux côté de Plekanec et Brian Gionta à compter de la mi-match.

« Mais c'est vrai que j'ai rebondi un peu de la même façon que la fois précédente. Je suis content de ma performance. »

Une frayeur pour Markov

Devant un adversaire faible, le danger de relâchement était bien réel. Mais encore fallait-il que les Sabres sachent en profiter.

La recrue Zemgus Girgensons a fait sa part en servant à Carey Price une feinte dans laquelle le gardien du CH a mordu à pleines dents. Mais pour le reste, les hommes de Ted Nolan ont une fois de plus démontré les limites de leur arsenal offensif. Leurs 51 buts cette saison constituent de loin le plus faible total dans la LNH.

Et puisqu'ils affichent un dossier de 0-19 lors qu'ils sont en déficit après deux périodes, les carottes étaient sur le feu durant le deuxième entracte.

Tyler Ennis, lui, aurait pu causer plus de dommages qu'il n'en a fait. Au-delà du but et de la mention d'aide qu'il a récoltés dans la défaite des siens, c'est son contact avec Andrei Markov en troisième période qui a fait le plus peur au Canadien.

Le défenseur russe a vu son genou gauche plier d'une drôle de façon et il a mis du temps à se relever. Markov a insisté pour demeurer dans le match et il est parvenu à le terminer. 

Mais quand on l'a vu chuter à nouveau et rentrer au banc en hochant la tête, on ne pouvait pas être complètement rassuré.

« On est content que ce ne soit rien de majeur », a dit Michel Therrien avec un sourire.