Sixième match en neuf soirs face à des Bruins de Boston reposés contre lesquels il est impossible de se ménager. La commande était énorme pour le Canadien.

Or, il s'est accroché tant bien que mal à une avance d'un but et a pu se sauver avec une victoire de 2-1. Une autre.

> Le sommaire du match

«On a tout laissé sur la glace ce soir, a résumé Michel Therrien. On a vidé le réservoir.»

«Ils sont fatigués morts», nous a confié un autre membre de l'organisation en hochant la tête.

En battant ses éternels rivaux, le Tricolore est passé en tête de la section Atlantique, un point devant les Bruins, et possède une belle vue de l'Association Est grâce à sa deuxième position.

Pour y arriver, il aura collé en l'espace de quatre jours trois victoires face à des formations qui ont le don de battre ses adversaires à l'usure. Il y a eu les deux contre les Devils du New Jersey, puis celle de jeudi face aux hommes de Claude Julien.

On ne vous cachera pas que cette semaine, le Tricolore a enfilé son uniforme de 2010, remportant des matchs dans son territoire comme au temps de Jacques Martin. 

La civière pour Boychuk

Décidément, Max Pacioretty est destiné à rester une figure controversée aux yeux des Bruins et de leurs partisans!

Dès la cinquième minute, il a servi un plaquage illégal contre la bande au défenseur Johnny Boychuk qui a envoyé ce dernier à l'hôpital. Puis en deuxième période, ce même Pacioretty a marqué ce qui allait s'avérer le but de la victoire.

«Je ne pourrais même pas décrire le coup, a-t-il admis. Je me sentais terriblement mal, je ne sais même pas ce qui s'est passé. Je bataillais pour la rondelle... je vais devoir revoir la reprise.»

«Mais dès que j'ai vu la civière arriver, je me suis mis à me sentir mal. J'avais envie de vomir.» 

Pacioretty a frappé Boychuk de biais lors d'un contact épaule contre épaule. Or, le défenseur des Bruins était dans une position vulnérable et il a frappé durement la bande.

L'arrière de 29 ans a passé de nombreuses minutes à genoux, incapable de reprendre son souffle. Est-ce que les côtes ou encore les poumons ont été touchés?

Le personnel médical du Canadien est venu en aide au soigneur des Bruins afin de prodiguer des soins à Boychuk et s'assurer de bien l'installer sur la civière. 

Ce dernier a été transporté à l'Hôpital Général de Montréal pour observation et les Bruins ont par la suite fait savoir que Boychuk était en mesure de bouger toutes ses extrémités.

«Les quelques gars des Bruins à qui j'ai parlé m'ont donné le bénéfice du doute, a dit Pacioretty. Je n'avais aucune intention de le blesser et j'espère vraiment qu'il est correct.»

L'Américain s'est toutefois assuré de garder un bon souvenir de cette soirée en marquant le deuxième but des siens au terme d'une belle entrée en matière de Brendan Gallagher.

Pacioretty a maintenant marqué à ses cinq derniers matchs au Centre Bell. Durant cette séquence, l'Américain a récolté neuf buts et ajouté une mention d'aide.

Lent début

Ça faisait un bout de temps qu'on n'avait pas mis de nouvelles bûches pour nourrir le feu de la rivalité Canadien-Bruins. Ça a paru en première moitié de rencontre alors que le rythme saccadé de la partie, résultant entre autres de la blessure à Boychuk et des nombreux avantages numériques, a ôté au match de son intensité.

Les Bruins ont été les premiers à frapper lorsque Gregory Campbell a complété une belle manoeuvre de Milan Lucic, entré en zone du Canadien sous l'oeil un peu trop passif de trois joueurs du CH. Les hommes de Michel Therrien avaient visiblement de la difficulté à mettre les moteurs en marche. 

Ils n'ont tiré que trois fois sur Tuukka Rask au cours des 20 premières minutes.

Lars Eller, décidé dès les premières minutes à s'impliquer physiquement, a aidé à réveiller les siens en deuxième période avec une solide mise en échec aux dépens de Campbell. Ça a semblé sortir les joueurs comme leurs partisans d'une torpeur inhabituelle face aux Bruins.

D'ailleurs, pour une rare fois, le Canadien a dominé les Bruins au chapitre des mises en échec (30-18).

Le CH s'est finalement inscrit au tableau quand Rask a cédé sur un tir de Tomas Plekanec qui provenait d'un angle restreint. Le gardien finlandais - qui affiche un dossier de 2-9-2 face au Tricolore - n'a cédé que deux fois sur 27 lancers, mais n'a pas été à la hauteur de son vis-à-vis. Car Carey Price, auteur de 16 arrêts en troisième période, a pleinement mérité sa première étoile.

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Ils ont dit

«En première période, nous avions fait de bonnes choses, mais ce n'avait pas été suffisant. On est revenu avec plus de mordant en deuxième et c'est là qu'on a marqué nos deux buts. C'est quand on joue de cette façon qu'on a le plus de succès.» - Brandon Prust

«On est allé chercher l'avance et après on a trouvé une façon de la conserver. Ce ne sera pas beau chaque soir. Il ne faut pas oublier le genre d'équipe qu'on affrontait. C'est une bonne équipe qui ne cédera pas un pouce à personne. Ils n'allaient pas nous servir cette victoire sur un plateau d'argent sous prétexte qu'on menait par un but après 40 minutes. C'est sûr qu'on voudrait jouer davantage en zone adverse, mais parfois, quand tu affrontes une grosse équipe, il faut juste trouver le moyen de s'accrocher.» - Josh Gorges

«Nous n'avons pas généré grand-chose, mais nous étions disposés à aller au fond de nos ressources, et lors des deux dernières périodes, on a vraiment travaillé.» - Carey Price

«J'étais fatigué avant d'entreprendre le combat, et c'est un gros garçon, mais je ne vais reculer devant personne.» - Brandon Prust, au sujet de son combat contre Shawn Thornton

«Nous sommes un peu maganés et un peu fatigués. Ce sera un repos bienvenu et bien mérité.» - Max Pacioretty