Qui a dit qu'à force de se jouer avec le feu on finissait par se brûler?

Le Canadien l'a fait pour la deuxième fois en trois jours... et contre les Diables en plus (non, mais c'est concept). Ça aurait pu être l'enfer, sauf que voilà: la proverbiale puck roule pour le Tricolore par les temps qui courent.

Il en fait toujours juste assez pour gagner.

«Je crois que la chance nous sourit quelque peu en ce moment, mais c'est le fait de bien jouer qui attire ces rebonds favorables», soutenait P.K. Subban en matinée.

Tu parles! Ça a encore été le cas encore hier.

Soyons francs: par grands bouts, les Devils formaient la meilleure équipe sur la patinoire. Le temps qu'ils ont passé à circuler la rondelle en zone offensive, à la remettre aux points d'appui et à fatiguer l'unité de cinq du Canadien aurait dû logiquement tourner en leur faveur.

Sauf qu'en fin de match, les attaquants de talent du Tricolore ont flairé que la défensive adverse jouait nerveusement et ils ont été en mesure de capitaliser. Ça s'est passé 29 secondes à peine après que les Devils eurent repris les devants.

L'entraîneur-chef Peter DeBoer a reconnu après le match qu'il aurait aimé voir sa formation plus calme dans son territoire. Dans la dernière minute de jeu, on peut comprendre qu'il s'en désole. Mais le Canadien, lorsqu'il allie confiance et expérience, est une assez bonne équipe pour saisir ce genre de moment.

Efficace Bournival

On ne peut pas passer sous silence le travail de Michaël Bournival, qui a encore joué un fort match.

Employé au sein du quatrième trio, il a généré plusieurs chances de marquer au cours des 40 premières minutes. Il est aussi venu sauver les fesses de son collègue Ryan White, qui s'est sorti du jeu en raison de son indiscipline, ce qui a mené à un surnombre des Devils. Or, le repli de Bournival est venu gêner le travail d'Andrei Loktionov alors que ce dernier tentait de cueillir un retour de lancer devant une cage ouverte.

En troisième période, alors que le Canadien avait absolument d'un but, Michel Therrien l'a envoyé à la place de Brandon Prust aux côtés de messieurs Eller et Galchenyuk.

Boom! L'égalité.

La vitesse du jeune Québécois pourrait bien lui valoir un rôle offensif accru, mais encore faut-il qu'il cesse de faire les frais de cette fameuse profondeur.

Hier, c'était jouable car Rene Bourque n'avait pas fait le voyage, blessé à une épaule dans le match de lundi en entrant en contact avec le défenseur Éric Gélinas. Or, il n'est pas impossible qu'on revoit Bourque dès ce soir face aux Bruins. S'il est suffisamment remis, Therrien devra (sûrement à contre-coeur) lui trouver une place.

Mais Bournival finira à un moment ou un autre par forcer la main de son entraîneur et à occuper une plus grande place. C'est écrit dans le ciel.