Outre George Parros, David Desharnais est le seul joueur à avoir gardé sa moustache de novembre. Une superstition? Une nouvelle affection pour le look vintage 1974?

Pourtant, le secret n'est pas dans la moustache. Il est dans la persistance.

Il n'y a pas si longtemps, le temps pressait pour Desharnais. Michel Therrien l'avait écarté de la formation à deux reprises, Lars Eller venait de connaître un bon début de saison, Tomas Plekanec restait aussi utile au Canadien qu'à son habitude, et voilà que Therrien jonglait avec l'idée d'installer Alex Galchenyuk au centre.

Bref, sous peine de perdre définitivement sa place, il devait se sortir d'impasse. Et vite.

Il ne s'est pas mis à comparer les résultats de ses coéquipiers par rapport aux siens ou à essayer de voir où il pourrait se réinsérer dans l'échiquier.

Car il ne s'agissait pas de savoir où, mais bien comment.

Michel Therrien a soutenu après le match d'hier que son ardeur au travail avait nourri la confiance. Voilà un phénomène fascinant dans le sport, car c'est toujours plus difficile d'élever son jeu quand le manque de confiance nous draîne vers le bas.

Desharnais cherchait à se raccrocher à n'importe quel petit détail pouvant lui permettre de gagner temps et espace. Puis, il a senti un déclic. Un déclic en provenance du banc du Canadien.

Au terme d'un bon match contre les Blue Jackets de Columbus, c'est lui qui a marqué le but vainqueur en tirs de barrage. Un but qu'on ne verra jamais dans ses statistiques, mais qui a opéré un changement radical dans le cours de sa sison.

«J'étais plus content de la réaction des gars que de mon but parce que j'ai senti que tout le monde était derrière moi», nous a-t-il confié pour expliquer son regain de confiance.

Desharnais avait besoin de sentir que malgré un maigre point en 19 matchs, ses coéquipiers voyaient et respectaient les énergies qu'il consacrait à essayer de s'en sortir. Car ce n'est pas le jugement des amateurs, des médias ou de Denis Coderre qui pèse dans la balance.

«Personne n'a cru en moi jusqu'à ce que j'arrive dans la LNH, a-t-il rappelé. Si après 200 matchs il y en a qui ne croient pas en moi, ce n'est pas grave. L'important c'est que moi, je continue d'y croire. Alors, je vais faire mes affaires.»

Avant de clamer qu'il est reparti pour de bon à la suite de sa récolte de huit points en sept matchs, le principal intéressé invite à prendre une bonne respiration. Il reste encore plus de 50 matchs à disputer cette saison. Il y aura de belles séquences comme celle qu'il vit en ce moment et il y aura probablement des moments de grisaille qui évoqueront ceux du début d'année.

Mais en attendant, les beaux jours sont revenus. Desharnais peut se permettre d'en sourire... derrière sa moustache.