Si Andrei Markov avait l'air d'un joueur sur le déclin l'an dernier, il est en train de démontrer qu'il fait toujours partie de l'élite de la LNH.

Le Canadien approche le tiers de la saison, et d'aucuns auraient cru que son manque de mobilité de l'an dernier aurait déjà refait surface.

> Les statistiques d'Andrei Markov

Or, c'est tout le contraire. Le Russe de 34 ans joue plus de 25 minutes par match (encore 27:37 mercredi soir à Buffalo) et il ne donne aucun signe de ralentissement.

«Je me sens bien sur la glace, je me sens fort, a confié Markov à La Presse. L'an passé, c'était un peu différent. Je savais qu'il fallait que je sois meilleur que cela. Mais il faut travailler pour y arriver.»

En 2012-2013, l'adversaire pouvait attaquer du côté de Markov en ayant bon espoir de le déborder. Ça devenait de plus en plus visible à mesure que la saison avançait. Or, Markov a fait des heures supplémentaires et a travaillé fort, après les matchs comme après les entraînements, afin de retrouver sa puissance.

Ç'a été payant.

«Il ne faut pas oublier que l'an dernier, on revenait d'un lock-out et qu'auparavant, il avait été blessé durant presque deux saisons», a rappelé l'entraîneur-chef Michel Therrien.

Pour sa part, David Desharnais a fait remarquer que même s'il n'avait peut-être plus sa vitesse d'antan, Markov ne se faisait jamais battre parce qu'il est toujours bien placé.

Son positionnement, qui était déjà une force chez lui, est devenu encore plus déterminant dans son succès.

Sur la glace pour 45 buts

Les efforts investis par Markov pour élever son niveau de jeu se répercutent sur ses coéquipiers, à commencer par son partenaire à la ligne bleue, P.K. Subban.

«C'est la première fois cette année que j'ai sauté un entraînement facultatif en raison de certaines douleurs, a indiqué Subban. Mais avant cela, je ne l'avais jamais fait pour la bonne et simple raison que je n'ai jamais vu Markov sauter un entraînement facultatif. On est en bien meilleure posture quand on approche le jeu comme il le fait.»

Sa capacité à générer de l'offensive est la principale raison pour laquelle Markov fait encore partie des meilleurs.

Aucun joueur de la ligue n'a été sur la glace pour plus de buts de son équipe. Avant les matchs d'hier, Markov était ex-aequo au premier rang de la ligue avec un certain Sidney Crosby. Les deux ont été sur la glace pour 45 buts de leur équipe, Crosby ayant joué un match de plus.

«Vous aimez ces statistiques, n'est-ce pas? lance Markov. Moi, je ne les regarde pas. J'essaie juste de faire mon travail.»

Une nouvelle corde à son arc

À l'autre bout de la patinoire, l'un des changements les plus frappants dans le jeu de Markov est sa nouvelle propension à bloquer des tirs. Depuis le début de l'année, il en bloque en moyenne 2,36 à chaque match. Or, il ne passait même pas près de bloquer deux tirs par match lors des saisons précédentes. L'an dernier, par exemple, il en bloqué seulement 60 en 48 rencontres (moyenne de 1,25).

«De nos jours, c'est une partie intégrante du jeu, fait valoir Markov. Tout le monde dans cette équipe bloque des tirs, pas juste moi. Le jeu a changé. Tout est devenu tellement plus compact. Il y a moins d'espace pour effectuer des tirs car tout le monde se place dans les lignes de tir.

«Parfois, ça ne prend qu'un bâton placé de la bonne façon...»

Michel Therrien assure que Markov n'a reçu aucune directive particulière et qu'il agit de sa propre initiative. «Il joue du hockey inspiré, autant offensivement que défensivement, a résumé le coach. C'est un général et un leader. Il n'a pas connu un mauvais match cette saison. C'est de la constance. On sait exactement à quoi s'entendre de lui à chaque match.»