Ça a été une soirée parfaite pour Patrick Roy: il a vu son collègue et ami Adam Foote être honoré avant le match, puis il a vu l'Avalanche du Colorado arracher une victoire de 4-1 au Canadien.

«Les gars m'ont donné la rondelle après le match, a confié l'entraîneur-chef de l'Avalanche. C'est vraiment le fun. Mais j'étais sincère en disant que je ne voulais pas me placer à l'avant-scène pour ce match-là.

«Mais c'était agréable de jouer ce premier match contre mon ancienne organisation. Quand la rondelle vient des joueurs, il s'agit d'un geste encore plus symbolique. Je n'aurais jamais demandé à la garder, mais je vais la conserver!»

Avec une fiche de 12-1 depuis l'ouverture du calendrier, Roy a égalé les débuts record de Marc Crawford, qui avait conduit les Nordiques de Québec à une fiche identique au début de la saison 1994-95.

«Nous voulions gagner ce match-là parce qu'on savait que c'était un match spécial pour Patrick», a confié le gardien Jean-Sébastien Giguère, auteur de 29 arrêts.

Les hommes de Michel Therrien, livrant une bonne bataille lors des 50 premières minutes, ont provoqué deux erreurs qui ont fait la différence.

«Deux mauvaises exécutions en défensive nous ont coûté le match, a regretté Therrien en faisant référence à des actions de P.K. Subban. Une mauvaise couverture sur un retour de lancer, puis un revirement. C'est décevant parce que l'effort est là.»

Galchenyuk au centre, Desharnais au banc

Dans cette défaite, l'histoire du côté du Tricolore aura été les débuts d'Alex Galchenyuk au poste de centre. Des débuts qui se sont faits aux dépens de David Desharnais.

Therrien a cherché toutes sortes de combinaisons afin de créer une étincelle en offensive, et c'est en jumelant Max Pacioretty aux jeunes Galchenyuk et Brendan Gallagher en troisième qu'il a finalement concocté la bonne formule.

Après les avoir vu brièvement à forces égales, ils ont été réunis pour un avantage numérique et Gallagher en a profité pour faire 1-1.

«Avec Pacioretty et Gallagher, ils ont provoqué de bonnes chances, a confié l'entraîneur. Ce trio-là s'est avéré notre meilleur trio offensivement en troisième.»

C'est peut-être le début d'une nouvelle ère car pendant que Galchenyuk et Gallagher s'échangeaient les responsabilités au cercle de mise en jeu, Desharnais était cloué au banc.

Pas de veine: lorsqu'il a finalement foulé la patinoire en troisième, Desharnais a vu Ryan O'Reilly augmenter l'avance des siens à 3-1 à la suite d'une erreur de Subban derrière le filet de Budaj.

«Ce qu'il nous donne depuis le début de la saison ce n'est pas assez, a dit Therrien à propos de Desharnais. Il nous met dans une position où l'on doit prendre une décision.»

Spectacle enlevant

Patrick Roy parlait avant le match d'offrir le meilleur spectacle possible aux partisans et, en dépit d'un bas pointage, c'est en plein ce qu'on a eu: du jeu ouvert dominé par du patinage rapide et de bonnes chances de marquer de chaque côté.

Si l'Avalanche a dicté le pas en début de rencontre, ça a été au tour du Tricolore d'avoir le haut du pavé en première moitié de deuxième période. Mais au rayon des buts, c'est finalement l'Avalanche qui a magasiné en premier.

Au terme d'une lutte pour la rondelle à la ligne bleue du CH, Gabriel Landeskog est sorti du banc de son équipe pour s'offrir en option de passe. Il a ensuite battu Peter Budaj d'un puissant tir frappé au-dessus de l'épaule droite. La rondelle a toutefois dévié sur le bâton de Francis Bouillon.

Le but de Gallagher qui a fait 1-1 a mis fin à une séquence de 22 infériorités consécutives écoulées avec succès par l'Avalanche. Pendant ce temps, le Canadien continue d'être la meilleure équipe de la ligue en avantage numérique lors des matchs à l'étranger avec un taux de succès de (33 %).

Le CH revient les mains vides

Peter Budaj était gonflé à bloc pour bien paraître face à son ancienne formation et il a fort bien paru. Seul hic: il a cédé un généreux retour de lancer au centre de l'enclave dont la recrue Nathan MacKinnon s'est emparé pour marquer le but vainqueur.

Mais après le match, Therrien semblait plutôt blâmer Subban de ne pas avoir mis le grappin assez vite sur la rondelle.

Le jeune défenseur a par ailleurs admis sa faute sur le revirement qu'il a commis derrière le filet de Budaj et qui a conduit au but d'assurance de Paul Stastny.

Malgré deux bonnes chaudes luttes livrées en l'espace de 24 heures, le Tricolore rentre bredouille à Montréal.