Toutes ces histoires, ces intrigues, ces filières... Le match de samedi soir opposant le Canadien à l'Avalanche est riche en contenu!

Il ne fait aucun doute que le tout premier affrontement entre Patrick Roy et le Tricolore à titre d'entraîneur-chef dans la Ligue nationale est la pièce de résistance de ce match qui se promet d'être rempli d'émotion.

«J'ai répété à plusieurs reprises que c'était un match comme les autres, mais au fin fond de moi, je sais que ce ne l'est pas», a avoué Roy en conférence de presse.

«Le match qu'on a joué hier (vendredi) contre les Stars à Dallas était un match de quatre points. «C'est un club de notre division et je ne voulais pas mettre le côté personnel avant l'équipe. C'est la raison pour laquelle je me suis surtout préoccupé du match d'hier. Mais c'est sûr que ça représente quelque chose d'important car le Canadien est une organisation pour laquelle j'ai tellement de respect. Surtout depuis une dizaine d'années, je sens que ma relation avec elle est bien meilleure.»

On peut deviner que les joueurs de l'Avalanche, bien au fait des liens entre Roy et le Tricolore, voudront en donner un peu plus pour leur nouveau coach dont ils ne disent que du bien. 

Il faut dire qu'ils lui en donnent à satiété depuis le début de la saison. Avec une fiche de 11-1 depuis l'ouverture du calendrier, Roy est devenu seulement le deuxième entraîneur dans l'histoire de la LNH à remporter 11 de ses 12 premiers matchs. Ironiquement, l'autre a été Marc Crawford, qui a réussi l'exploit avec les Nordiques de Québec en 1994-95.

«Le sentiment dans le vestiaire, c'est qu'on ne voulait absolument pas revivre la même saison que l'an dernier, a soutenu l'ailier Pierre-Alexandre Parenteau. Le désir de gagner a augmenté, mais ça fait également du bien d'avoir un système avec lequel travailler.

«C'est sans aucun doute la meilleure équipe pour laquelle j'aie joué.» 

Le retour de Pacioretty

Du côté du Canadien, Max Pacioretty a reçu le feu vert des médecins et sera de retour au jeu après avoir raté les huit derniers matchs en raison d'une blessure à la cuisse.

«J'ai eu mal pendant quelques jours au début, mais je n'ai pas cessé de prendre du mieux depuis, a confié Pacioretty. Je me sens à 100 % depuis près d'une semaine. 

«L'équipe avait établi ce plan il y a quelques jours de me faire jouer le deuxième des deux matchs en 24 heures. J'aurais aimé participer à celui d'hier, mais l'important c'est que je fasse ce que j'ai à faire pour aider l'équipe à gagner ce soir.»

Le retour de Pacioretty forcera Michel Therrien à retrancher un joueur. Après leur contre-performance de la veille face au Wild du Minnesota, les membres du quatrième trio peuvent être en danger, tout particulièrement Mike Blunden et George Parros.

«Nous avons eu le sentiment de laisser tomber l'équipe, a confié Blunden. Notre trio ne peut pas se permettre de terminer un match à -3. Notre boulot est d'apporter de l'énergie et de garder la rondelle en zone offensive.»

La présence du rude Patrick Bordeleau du côté de l'Avalanche, jumelé au retour de Cody McLeod - qui a terminé de servir une suspension de cinq matchs - pourrait pencher en faveur de Parros. Mais cela reste à voir. Une décision sera prise plus tard en journée.

Le cas de Varlamov ne sera pas une distraction

L'affrontement de samedi soir mettra aux prises deux gardiens auxiliaires qui connaissent un très bon début de saison. Peter Budaj affrontera son ancienne équipe pour la première fois tandis que Jean-Sébastien Giguère, auteur de deux blanchissages à ses trois premiers départs cette saison, prendra le relais du côté de l'Avalanche.

Rien de surprenant là-dedans puisque les deux équipes jouaient vendredi. Le contexte de deux matchs en 24 heures dans deux villes différentes est toujours propice à l'utilisation du gardien substitut.

Contre toute attente, Semyon Varlamov a obtenu le départ, vendredi à Dallas. Le gardien russe a été arrêté par la police, plus tôt cette semaine, à la suite d'allégations de violence conjugale. Patrick Roy a fait valoir que Varlamov était son gardien numéro un et qu'il n'y avait aucune raison de patienter que cette situation hors glace se clarifie et qu'au contraire, Varlamov devait retrouver le plus vite possible.

«Sa situation n'a pas vraiment affecté notre rendement, a commenté Alex Tanguay. On a vu sa performance à Dallas hier soir, il a été extraordinaire. Pour nous tous, l'attention demeure sur le prochain sur le prochain. Le reste est hors de notre contrôle.»

Que ce soit Varlamov ou Giguère devant le filet, l'étanchéité de l'Avalanche en défensive est la même. L'équipe n'a accordé que 18 buts en 12 matchs, ce qui fait d'elle la formation la plus chiche en termes de buts accordés depuis le début de la saison.

Les joueurs auront beau donner à l'arrivée de Patrick Roy tout le mérite pour les succès de l'Avalanche, celui-ci s'empresse de leur renvoyer la balle.

«C'est vraiment un travail d'équipe. Mes adjoints font un travail extraordinaire. On fait beaucoup de vidéos et on essaie de donner des options aux joueurs afin d'apporter des ajustements en cours de rencontre. On essaie des choses à l'entraînement.

«Mais même si tu veux tenter un paquet de choses, si tu n'as pas le soutien des joueurs, c'est impossible. C'est pour ça que les entraîneurs vont donner le crédit aux joueurs car ils sont excessivement réceptifs.»

Le chandail d'Adam Foote retiré

Le match de samedi soir sera par ailleurs le premier match à domicile de Maxime Talbot dans l'uniforme de l'Avalanche. Échangé par les Flyers de Philadelphie jeudi, l'attaquant de 29 ans devient le sixième joueur québécois au sein de l'Avalanche.

«Je laisse quelque chose derrière moi car les Flyers m'ont fait confiance pendant deux ans et demi et je ne peux que leur dire merci.

«Mais l'atmosphère ici est très bonne. L'équipe est jeune, elle joue avec beaucoup d'émotion et de confiance. C'est le fun, ça me fait penser à mes années avec les Penguins de Pittsburgh.»

L'un des cinq autres est l'ancien du Canadien Alex Tanguay, qui est bien heureux d'avoir été rapatrié au Colorado après deux passages à Calgary et un autre à Montréal. Tanguay sera aux premières loges pour assister au retrait du chandail de son ancien coéquipier Adam Foote avant la rencontre de samedi soir.

«C'était un bon leader, s'est souvenu Tanguay. C'était un défenseur agressif qui, tous les soirs, avait le mandat d'affronter le meilleur trio adverse. C'était un joueur exceptionnel dont l'une des plus belles qualités était son coup de patin. Personne n'en parle, mais Foote pouvait vraiment patiner avec n'importe quel adversaire. Mais c'est sûr que sa force physique et son agressivité faisaient de lui un joueur très difficile à affronter.»