St. Paul -À l'instar de 19 autres pères de joueurs du Tricolore, Karl Subban participe au voyage de deux matchs qui mène l'équipe au Minnesota, puis à Denver. L'homme de 55 ans a le temps, car il est fraîchement retraité de son poste de directeur d'école.

Après le déjeuner, hier, P.K. et lui ont marché ensemble en direction du Xcel Energy Center, où le défenseur du Canadien allait prendre part à l'entraînement matinal.

Peut-être parlaient-ils des trois buts que P.K. avait marqué contre le Wild du Minnesota en mars 2011, devenant ainsi le premier défenseur recrue dans l'histoire du Canadien à réussir un tour du chapeau...

Tout à coup a surgi de nulle part un petit garçon de quatre ans vêtu d'un chandail numéro 76 du Canadien.

«P.K.! P.K.! Où étais-tu?», a lancé le bambin, dont la chambre est tapissée d'articles sur son idole et sur le Tricolore.

Cette rencontre fortuite n'a fait que rappeler à Karl Subban à quel point son fils touchait beaucoup de monde.

«Bon, il ne touche peut-être pas encore ceux qui parlent de lui de façon négative, mais un jour il le fera!»

Protéger l'intérieur

M. Subban a trois fils qui ont été repêchés par des équipes de la LNH, mais un seul semble monopoliser l'attention. Autant la personnalité que le style de jeu de P.K. polarisent les opinions. Qu'il soit question de la place qu'il occupe dans le vestiaire ou de ses carences en défensive qui pourraient lui coûter un poste à Sotchi, les médias canadiens trouvent toujours le moyen de parler de Subban.

Et pas toujours de façon flatteuse.

«Il y a des médias qui rapportent la nouvelle et d'autres qui la créent, constate son père. Je sais qu'il y a certains trucs qui se disent qui ne sont assurément pas de la nouvelle. Or, on dit souvent que le plus important n'est pas ce qui nous arrive, mais notre façon de gérer ce qui arrive.

«P.K. sait qu'il a de l'excellence en lui, autant comme personne que comme joueur. Personne ne pourra toucher à ce qu'il a en dedans de lui. Il ne leur en donnera pas la permission. Ce qui se dit à l'extérieur ne l'affecte pas à l'intérieur. Ça ne le dérange pas et ça ne nous dérange pas parce que nous savons qui nous sommes.

«Nous avons des choses plus importantes à faire que de nous concentrer sur du négatif. Chez nous, on voit le verre à moitié plein, jamais à moitié vide.»

Il sait qu'il va gagner

Le père parle de son fils avec tellement de conviction qu'on comprend aisément d'où vient la confiance inébranlable de P.K. en ses moyens.

«Vous n'auriez pas pu nous dire, il y a 20 ans, qu'il ne se retrouverait pas ici aujourd'hui, affirme M. Subban. Car son but était de jouer dans la Ligue nationale et il le vit maintenant.»

Il demeure très conscient du fait que P.K. a encore des croûtes à manger et qu'il lui reste une certaine maturité à acquérir. Mais il table sur le fait que P.K. est entièrement dédié à sa mission de devenir un meilleur joueur.

«S'il est critiqué sur sa façon de jouer, ça ne me dérange pas parce qu'il va s'améliorer. Tout dépend de la façon dont il va gérer ce que le monde dit.»

C'est assez clair, la famille encourage P.K. à laisser glisser la critique et à ne pas s'en formaliser. Mais si tout le bruit ambiant devait créer une forme d'adversité, ça ne ferait qu'aider Subban à devenir meilleur.

«Parfois, c'est quand ça va moins bien qu'on en apprend le plus, rappelle son père. On en apprend sur soi-même et sur ce dont on est capable.

«Mais au bout du compte, P.K. sait qu'il va gagner. Si tu sais que tu vas gagner, tu trouves une façon de t'en sortir.»