Alex Chiasson n'est pas l'espoir québécois qui a fait le plus de bruit l'année de son repêchage ni dans celles qui ont suivi. Le choix de deuxième tour des Stars de Dallas en 2009 n'a jamais été précédé d'un battage médiatique comme ça a été le cas pour Jonathan Huberdeau ou Jonathan Drouin.

Mais son arrivée dans la LNH, elle, a été fracassante. C'est qu'elles sont rares les recrues qui s'éclatent avec 11 buts à leurs 18 premiers matchs dans la grande ligue!

Après que son parcours l'eut éloigné quelque peu des écrans radars, le voilà finalement en position de vivre son premier match en carrière au Centre Bell.

«Je suis un peu nerveux, a admis l'ailier de 23 ans qui évolue en compagnie de Ray Whitney et Cody Eakin. Ça fait deux semaines que je pense à ce match. C'est surtout hier soir, lorsque l'avion est atterri à Montréal, que c'est devenu émotif. J'ai dormi à peine trois heures la nuit dernière...»

C'est un rare retour à la maison pour cet ancien du Séminaire Saint-François qui a pris la voie de la USHL en même temps que Louis Leblanc et qui n'est rentré au Québec que l'été dernier pour s'entraîner dans la Vieille Capitale en compagnie de Patrice Bergeron, David Desharnais et quelques autres.

La rareté de l'événement a mobilisé ses parents et amis qui étaient 52 à s'être procuré des billets en vue du match opposant les Stars au Canadien.

«J'adore ce jeune-là, a confié l'entraîneur-chef Lindy Ruff. Il est très compétitif. Il est partie prenante de notre infériorité numérique, ce qui donne une idée des possibilités qu'il va donner à son entraîneur. Mais c'est surtout un gars qui a beaucoup de flair autour du filet. Il peut marquer alors qu'il est sur les genoux, il peut marquer en faisant dos au filet et il est aussi bon que quiconque pour faire dévier la rondelle.»

Au moment d'être repêché par les Stars en 2009, Chiasson avait déjà un gabarit imposant à 6'4 et 192 livres. Mais plutôt que de se joindre aux Foreurs de Val-d'Or qui l'avaient sélectionné en troisième ronde du repêchage de la LHJMQ, le natif de Lorraine a pris le chemin de Boston University.

«L'université était le meilleur chemin pour moi, a-t-il expliqué. J'avais besoin de me développer physiquement. Je suis passé par la Ligue américaine l'an passé et j'avais beaucoup de choses à apprendre. Parfois, les jeunes sont poussés un peu trop vite vers la Ligue nationale. Or, j'estime être arrivé dans la LNH au bon moment. Je joue avec beaucoup de confiance et ça fait une grosse différence. Un jeune se doit de pouvoir continuer à faire les jeux de la même manière qu'il est habitué de les faire.»

Chiasson étonne d'autant plus à ses premiers pas dans la LNH que sa seule saison complète dans la Ligue américaine ne suggérait pas nécessairement qu'il deviendrait un marqueur aussi redoutable.

«Le style de jeu de la Ligue américaine est un peu plus refermé et les matchs sont plus rapprochés les uns des autres, a rappelé Chiasson. Mais il y a aussi le fait que je suis utilisé à Dallas avec des joueurs de talent. Un gars comme Ray Whitney m'a beaucoup aidé depuis le début de ma carrière.

«Il ne faut pas qu'il prenne sa retraite!»