Erik Cole affrontera le Canadien, demain, à l'occasion de la visite des Stars de Dallas au Centre Bell. Ce sera le premier rendez-vous avec son ancienne formation depuis l'échange qui l'a envoyé au Texas en retour de Michael Ryder, le 26 février.

Un échange avec lequel Cole est en paix, car il se dit heureux dans l'organisation des Stars. N'empêche, l'Américain admet s'ennuyer de Montréal.

«Je peux dire que oui, confirme Cole au bout du fil. J'aurais aimé rester là pour toute la durée de mon contrat. Mais c'est la nature de la business.»

Cole se souvient de ce fameux 26 février. Le Canadien était à Toronto et l'équipe était planquée à l'hôtel. Le directeur général Marc Bergevin s'est alors approché de lui pour lui dire que les Stars avaient manifesté de l'intérêt à son endroit et qu'une transaction n'attendait que son accord pour être conclue.

«Nous étions dans le lobby et je réfléchissais à savoir si j'allais ou non lever ma clause de non-échange, se souvient Cole. Berg m'a expliqué que le plafond salarial allait baisser et qu'il devait libérer de l'argent. J'aurais pu lui demander qu'il travaille à partir de la liste des équipes que j'avais soumise dans ma clause de non-échange. Mais plutôt que de rester dans l'incertitude, j'ai accepté d'aller à Dallas.»

L'idée de retraite a dérangé Bergevin

Au bout du compte, Michael Ryder n'aura fait que passer avec le Canadien. Bergevin l'a remercié après la saison et a utilisé l'argent à sa disposition pour embaucher Daniel Brière pour deux ans (à raison de 4 millions par année).

Trevor Timmins a sélectionné le colosse Connor Crisp avec le choix de troisième tour obtenu des Stars. Et en passant de Cole à Brière, le Tricolore a économisé 500 000 $. Aux yeux de Bergevin, ce serait toutefois réducteur de ramener toute l'opération à cette équation.

«Au moment de l'échange, je n'avais aucune idée que j'allais plus tard embaucher Brière, a précisé le DG.

«C'est surtout que pour moi, la culture d'une équipe, c'est important. Quand Cole a parlé publiquement de retraite, en tant que directeur général, je me suis demandé: veut-on vraiment un gars qui n'est pas sûr de vouloir être là?»

Durant le lock-out, Cole avait confié à La Presse qu'il se méfiait de l'impact d'un long conflit sur la suite de sa carrière. «Si le conflit s'éternise, il y aura lieu de me demander si je veux continuer à faire partie de ce truc-là, avait dit Cole. Si la reprise semble incertaine, je vais regarder du côté de l'Europe, ou peut-être tout simplement prendre ma retraite.»

Confiance en Desharnais et Pacioretty

Le passage de Cole avec le Tricolore a été bref. À peine plus d'une saison. Pourtant, c'est à Montréal qu'il aura connu sa meilleure saison sur le plan statistique, avec 35 buts et 61 points en 82 matchs.

Dans une campagne 2011- 2012 misérable, le trio qu'il formait avec David Desharnais et Max Pacioretty a été un rare rayon de soleil.

«Nous étions excités à l'idée de renouer avec notre succès de la saison précédente, raconte Cole. Or, ç'a été difficile dès le début.»

Dès le premier match de l'année une défaite de 2-1 contre les Maple Leafs , Therrien les a fait venir dans son bureau. «Il nous a dit que ça n'allait pas être suffisant. On a toujours su à quoi s'en tenir avec Michel.»

La magie n'a pas opéré. Puis l'échange est survenu.

«J'ai vu l'expression sur le visage de Davey et Max quand je leur ai annoncé la nouvelle. Je voyais qu'ils se sentaient exactement comme moi.»

Le vétéran ailier gauche croit fermement en ces deux attaquants et à leur avenir dans la LNH.

«Ça fait des années qu'ils travaillent très bien ensemble, rappelle-t-il. Je n'étais qu'un bon complément à leur duo. Ce sont deux excellents joueurs encore relativement jeunes, qui approchent de leur apogée et qui auront assurément du succès. Car ils travaillent pour mériter leur dû.»