À l'été 2012, après que son contrat avec les Devils du New Jersey soit arrivé à terme, Larry Robinson avait exprimé son intérêt pour devenir entraîneur-adjoint chez le Tricolore. Qui sait si, les conditions météorologiques aidant, il ne serait pas derrière le banc du Tricolore à l'heure actuelle...

«J'étais à une tempête de me présenter à Montréal pour une entrevue, a raconté Robinson, qui est aujourd'hui à l'emploi des Sharks de San Jose. Or, c'était le moment des grosses inondations en Floride et je ne pouvais pas m'en aller.

«Je comprends la situation de Bergie (Marc Bergevin). Il avait besoin de prendre une décision et de s'assurer les services de quelqu'un. C'est pourquoi il a choisi Jean-Jacques Daigneault et je respecte cela.»

L'homme de 62 ans se dit heureux que ça n'ait pas fonctionné, car il est très heureux d'avoir par la suite accepté l'offre des Sharks de San Jose. Le fait d'avoir déménagé sur la côte Ouest a rapproché son épouse de leurs trois enfants.

«Durant le présent voyage, par exemple, elle est à Los Angeles avec notre fille et les jumeaux. Auparavant, quand j'étais au New Jersey, elle était souvent seule en raison de tout ce temps passé à l'aréna. C'est la principale raison pour laquelle j'ai fait ce changement dans ma carrière.

«Il était à peu près temps, après 40 ans, que je me mette à penser à elle!» 

Un clown et un enseignant

Partout où Robinson est passé, sa personnalité s'est révélée un atout pour les équipes pour lesquelles il travaillait.

«C'est un clown, dit Marc-Édouard Vlasic. Il est tellement fin avec les gars que tout le monde aime jouer pour lui.»

«Il m'a énormément aidé, confie Jason Demers. C'est un coach incroyable. On voit tout de suite sa passion pour le jeu. Il a toujours envie d'être sur la patinoire et il le transmet aux joueurs.»

Dans sa carrière d'entraîneur, Robinson a voulu transposer une recette gagnante vécue avec le Canadien dans les années 70. Car à l'époque des joyeux drilles comme Guy Lapointe, Pete Mahovlich ou Mario Tremblay, l'atmosphère était bon enfant dans le vestiaire du Tricolore et cela a contribué à souder les liens au sein de l'équipe.

«Une équipe est comme une famille, explique Robinson. Malgré les journées creuses, une famille est supposée avoir du plaisir ensemble étant donné le temps qu'elle passe ensemble.

«Ça a été l'une des raisons majeures pour lesquelles on a eu du succès à Montréal dans les années 70. On se serrait les coudes, on était comme une famille, et on se motivait les uns les autres.»

Aujourd'hui, l'entraîneur-chef des Sharks Todd McLennan s'estime privilégié de le compter parmi son groupe.

«Nous avons beaucoup de plaisir avec lui, c'est tout un personnage, raconte McLennan. Dans certaines situations, il élimine le stress chez beaucoup de gens. Or, on peut respecter ce style détendu en raison de ses exploits passés. Il pense comme un joueur, mais communique comme un entraîneur. Il a des atouts extraordinaires.»

Le manque de respect le fait déchanter

Le contrat de Robinson avec les Sharks vient à  échéance à la fin de la présente saison, mais il aura l'option de le prolonger d'une année supplémentaire. C'est encore tôt pour s'interroger à ce sujet.

«À mon âge, j'espère juste me lever le lendemain!» lance-t-il.

Cela dit, Robinson avoue son malaise devant les nouvelles réalités du sport qu'il aime. Des réalités qui le font quelque peu déchanter.

«Combien y a-t-il eu de commotions cérébrales au cours des derniers jours? Demande l'ancien défenseur vedette du Tricolore. Quand on voit le manque de respect qu'il y a entre les joueurs, on se demande où le sport s'en va. 

«À mon époque, un joueur qui patinait la tête basse méritait de se faire frapper. Par contre, il y avait des moments où les joueurs se plaçaient en position vulnérable et, faut-il le rappeler, les gars étaient assez stupides pour ne pas porter de casque. Or, dans ces situations-là, on y allait mollo.

«Aujourd'hui, quand un joueur est dans une position vulnérable, l'adversaire s'en fout et il frappe quand même...»