Pendant tout près de 30 minutes, le Canadien avait les Oilers d'Edmonton dans les câbles. Mais tel un vieux boxeur un peu trop gras et à bout de souffle, le Canadien a été incapable de passer le coup final pour achever l'adversaire.

Marque finale: Oilers 4, CH 3

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C'est donc une jolie et presque poétique avance de 2-0 qui s'est transformée en défaite pour le Canadien, mardi soir au Centre Bell. Les jeunes Oilers, comparés à un club junior par Lars Eller en matinée, auront mis une moitié de match avant de se réveiller.

Mais quand ils se sont mis à jouer au hockey, le Canadien n'était plus capable de suivre.

«On suivait notre plan de match à la perfection en première période, mais c'est le genre d'équipe, il ne faut pas leur ouvrir la porte, a commenté l'entraîneur Michel Therrien. Pour des raisons difficiles à expliquer, peut-être un manque de maturité, on a été incapables de garder le même tempo pendant tout le match.»

Tomas Plekanec et Brendan Gallagher avaient pourtant bien commencé la soirée pour les joueurs montréalais et leurs fans, en faisant 2-0 lors de la première période. Le public montréalais semblait de fort belle humeur, même au point de se lever pour accorder une longue ovation au défenseur retraité Roman Hamrlik, présent dans la place.

Tout ce beau monde a rapidement perdu le sourire en milieu de deuxième, quand le vent s'est mis à tourner à 12:50 sur le but d'Ales Hemsky. Ladislav Smid a fait 2-2 en fin de période, et soudainement, un scénario un peu trop connu s'est mis à prendre forme sur la glace du Centre Bell: celui d'un club incapable de fermer les livres.

Les Oilers ont continué et conclu leur remontée en troisième. Un gros retour couronné par leur quatrième but, signé Ryan Jones, rendu possible grâce à une rondelle en apparence peu menaçante, mais mal maîtrisée par le gardien Carey Price, qui a fait face à 32 tirs.

Pendant que Price connaissait une dure soirée au bureau, l'attaque somnifère du CH ne faisait rien pour réveiller les 21 273 fans.

Dire que plus tôt en journée, l'attaquant Lars Eller avait dit que les Oilers «jouent un peu comme un club junior, parfois... Ils prennent des risques, courent un peu partout (...)» Des commentaires qui n'ont pas été accueillis dans la joie du côté du vestiaire des visiteurs.

Eller a fini le match avec aucun point et un gros -1 à sa fiche.

«Un commentaire inapproprié, a résumé Michel Therrien. C'est un jeune joueur, je pense qu'il va en tirer une leçon.»

Le prochain match du Canadien aura lieu jeudi soir au Centre Bell, contre les Ducks d'Anaheim et un certain Saku Koivu. Il pourrait s'agir d'un dernier tour de piste en carrière pour lui à Montréal.

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ILS ONT DIT

Brian Gionta: «Nous avons eu un bon départ, mais on ne peut pas s'attendre à de bons résultats si on dispute une seule période. Nous avons eu ce même problème récemment... au cours des deux derniers matchs, assurément. Il faut trouver une façon de tenir le coup pendant 60 minutes.»

Brendan Gallagher: «C'est à partir de la deuxième période qu'on a laissé tomber notre plan de match. Je ne sais pas trop quoi dire; on s'est mis à jouer à leur manière, à trop prendre de chances. On ne peut pas leur donner des deux contre un, des trois contre deux. Ce n'est pas de cette façon qu'il faut jouer.»

Patrick Holland: «C'était mon premier match (dans la LNH) et je dois dire que j'avais un peu envie de vomir lors de l'échauffement d'avant-match... mais la nervosité est disparue par la suite. Je suis heureux de la façon dont notre trio a joué. »

Carey Price: «Sur leur quatrième but, je ne savais pas vraiment où était la rondelle. Je ne me sentais pas vraiment bien (mardi), pour être honnête...»

Dallas Eakins: «(Eller) aurait aussi bien pu m'envoyer un panier de fruits et une bouteille de vin... Ce fut un excellent cadeau.»