En raison de ses troupes décimées, le DG Marc Bergevin savait qu'il avait besoin de forces fraîches. Il s'est donc rendu à Toronto, dimanche, pour assister au match des Bulldogs de Hamilton. Il a ensuite convoqué Patrick Holland et Michael Blunden dans le bureau de Sylvain Lefebvre pour leur annoncer qu'ils se joindraient au Tricolore.

Blunden connaît le tabac, il est passé par là. Mais Holland, lui, en sera à une première expérience dans la Ligue nationale.

«Je ne pense pas que je serai nerveux», croit Holland, que le Tricolore a obtenu dans la transaction impliquant Michael Cammalleri et Rene Bourque.

«Mais c'est sûr que ce sera le match le plus excitant que j'aurai jamais joué. J'espère utiliser cette énergie-là à bon escient.»

Alors, c'est un rêve qui se réalise?

«En fait, mon rêve aurait été d'être Jerry Seinfeld», a répondu l'ailier de 21 ans, certes l'une des personnalités les plus vives dans toute l'organisation du Canadien.

«Mais être un joueur de hockey professionnel est une excellente solution de rechange.»

Lorsqu'ils parlent de Patrick Holland, ses coéquipiers ont souvent un sourire en coin. C'est que le jeune homme ne manque pas d'humour, comme en fait foi son compte Twitter.

«La double déviation: la faiblesse de Tuukka Rask», a-t-il écrit durant les dernières séries éliminatoires.

Ou encore: «Devenir plus mature, c'est manger tout le mélange montagnard, et non plus seulement les M&M.»

Mais peut-il jouer au hockey?

«Il voit le jeu différemment de la plupart des autres, répond Brendan Gallagher. Sa compréhension du jeu est du niveau de l'élite.»

«Holly est doué, il a de bonnes mains et une bonne vision du jeu», ajoute Blunden.

Le natif de Lethbridge, en Alberta, vivra son baptême de la LNH en affrontant les Oilers d'Edmonton, l'équipe de son enfance. Employé à la droite de Blunden et de Ryan White, il aura la chance de croiser le fer avec Ales Hemsky, son idole de jeunesse.

C'est donc pour Holland une première occasion de se faire valoir. Une occasion qui se présente peut-être un peu plus rapidement que prévu, mais qui a été rendue possible par un bon camp d'entraînement et des prestations intéressantes en début d'année à Hamilton.»En tant qu'organisation, il faut faire confiance aux jeunes si l'on veut aller de l'avant, a dit Michel Therrien. Ça fait partie de notre plan.»

C'est la raison pour laquelle Marc Bergevin n'a pas tendu de perche au joueur autonome Simon Gagné, même si l'infirmerie commence à être aussi fréquentée que le vestiaire...