Daniel Brière a entamé le match d'hier sur le quatrième trio après une production d'une maigre passe en cinq matchs, mais il peut se consoler en consultant les statistiques d'autres importants joueurs autonomes comme lui: Jarome Iginla, Mike Ribeiro, Michael Ryder, Sergei Gonchar, Stephen Weiss, Ryan Clowe, Mark Streit et Pierre-Marc Bouchard n'ont pas plus de deux points depuis l'ouverture de la saison.

Ironiquement, le joueur autonome le plus productif depuis le début de saison est un agitateur bien connu... Matt Cooke, qui a six points, dont trois buts, en six matchs avec le Wild du Minnesota!

Après Cooke au 26e, rang, on note aussi Mikhail Grabovski, des Capitals de Washington, qui a une fiche identique, puis au 44e rang des compteurs, Valtteri Filppula, du Lightning de Tampa Bay, avec cinq points en autant de matchs.

D'autres joueurs autonomes moins prestigieux, Brad Boyes en Floride et Damien Brunner au New Jersey, connaissent eux aussi un départ intéressant.

Iginla à Boston, Clowe au New Jersey et Ribeiro à Phoenix ont sans doute déjà eu à répondre du fait qu'ils n'ont pas encore marqué cette saison. Quoique Ribeiro ne doit pas rencontrer beaucoup de journalistes en Arizona...

Difficile première saison

Même à long terme, l'embauche de joueurs autonomes donne très rarement des résultats spectaculaires.

D'ailleurs, depuis le lockout de 2004-2005, seulement trois joueurs ont réussi à percer le top 20 des compteurs de la LNH à leur première saison avec leur nouveau club: Marc Savard (9e) avec Boston en 2006-2007, Marian Gaborik (10e) avec New York en 2011-2012 et Mike Ribeiro l'an dernier (12e) avec Washington.

La production du joueur autonome a d'ailleurs tendance à baisser avec sa nouvelle équipe. Daniel Brière est passé de 95 points à Buffalo à 72 points à Philadelphie en 2007-2008. Mike Cammalleri, de 82 à 50 points entre Calgary et Montréal en 2009-2010.

Chute de production marquée également de la part de Brian Gionta, qui a vu son nombre de points passé de 60 à 46 entre son départ du New Jersey et son arrivée à Montréal, en 2009. Brad Richards avait connu des saisons de 91 et 77 points à Dallas, mais il en a obtenu 66 à sa première année à New York. Ville Leino est passé de 53 points à Philadelphie à 25 à Buffalo en 2011-2012. Martin Havlat a obtenu 54 points au Minnesota en 2009-2010 après sa saison de 77 points à Chicago.

Le cas Quintal

Stéphane Quintal a vécu une expérience difficile avec les Rangers de New York en 1999 après avoir signé un gros contrat de quatre ans. Deux hivers plus tard, il était déjà de retour à Montréal.

«C'est moins la pression que l'adaptation à un nouveau milieu, mentionne celui qui travaille désormais dans la LNH. Ceux qui deviennent joueurs autonomes ont souvent joué longtemps avec leur équipe précédente. Ils ont un certain statut au sein de leur club, une certaine routine. Quand tu changes d'équipe, tout est à refaire. Souvent, ça ne réussit jamais et c'est pour ça que bien des gars reviennent avec leur ancien club. Rares sont les joueurs autonomes qui ont un gros impact au sein de leur nouveau club.»

L'ancien défenseur estime aussi que la communication entre le DG et l'entraîneur au moment de l'embauche des joueurs autonomes est primordiale.

«J'ai négocié mon contrat avec le DG Neil Smith, qui me voyait comme le partenaire de Brian Leetch. John Muckler voyait les choses d'un autre oeil et l'expérience a duré deux matchs. Ça peut engendrer des situations conflictuelles.»

Du pire et du meilleur

L'embauche de joueurs autonomes donne aussi lieu à des échecs monumentaux. Ilya Bryzgalov a vu son contrat racheté deux ans après avoir accepté 51 millions. Les défenseurs Sheldon Souray, Mike Komisarek et Wade Redden ont été renvoyés dans les mineures quelques années après avoir signé un gros contrat. Le gardien Cristobal Huet a été renvoyé en Europe après avoir gagné le gros lot à Chicago.

Par contre, il est arrivé que l'embauche de défenseurs sur le marché des joueurs autonomes transforme une équipe. Ce fut le cas avec Ryan Suter l'an dernier au Minnesota, de Zdeno Chara depuis 2006 avec Boston, de Scott Niedermayer à Anaheim, de Brian Rafalski à Detroit et de quelques autres.

Erik Cole a été bon pendant un an à Montréal, mais ça s'est gâté par la suite et Marc Bergevin a réussi à l'échanger avant qu'il ne soit trop tard. Bergevin a cependant utilisé l'argent économisé par le départ de Cole pour embaucher Brière. À celui-ci maintenant d'élever son jeu d'un cran...