Les Canucks de Vancouver ont changé d'entraîneur-chef et ont expédié au New Jersey le gardien Cory Schneider. On pourrait croire que cela suffit à Roberto Luongo pour dire que le calme est revenu dans les chaumières et qu'il file le parfait bonheur à Vancouver.

Mais le Québécois se garde une petite gêne.

« Je ne suis pas vraiment plus relaxe depuis le départ de Cory, car, dans un marché canadien, il y a toujours quelque chose qui se passe », a rappelé Luongo.

C'est qu'avant même que ne surgisse la controverse des gardiens chez les Canucks, et avant même que les relations s'enveniment avec le DG Mike Gillis, Luongo était sous le feu des critiques en raison du temps qu'il mettait à se mettre en marche en début de saison et des performances inégales qu'il affichait en séries.

Même si les Canucks se sont départis de Schneider, toute cette attention n'est pas près de disparaître. Il y a beaucoup de sceptiques qui demandent encore à être confondus.

Luongo a choisi de ne pas les écouter.

« C'est important de ne pas me préoccuper de ces choses-là et de me concentrer sur mon travail. Je ne peux pas me laisser déranger par ce que disent les médias et les amateurs, ça va seulement affecter mon jeu. »

« Ça pourrait toujours aller mieux »

Luongo ne nourrira pas la curiosité de ceux qui se demandent dans quel état se trouve aujourd'hui sa relation avec Mike Gillis. C'est son patron, après tout, et il faudrait que la situation dérape sérieusement pour que le gardien de 34 ans ouvre cette boîte de Pandore.

Le temps pourrait être long compte tenu des neuf années de contrat qui lient encore Luongo aux Canucks.

Mais il était intéressant d'écouter l'entraîneur-chef John Tortorella dire au réseau Sportsnet, avant le début du camp d'entraînement, qu'il espérait pouvoir agir comme médiateur et comme gardien de la paix dans ce dossier.

« Mais de dire que la relation entre Roberto et l'organisation s'est fracturée me semble disproportionné », précisait toutefois Tortorella au cours d'un long entretien.

Au lieu de se laisser distraire, Luongo saisit au vol les défis qui se présentent ainsi que les occasions de s'imposer à nouveau comme l'un des meilleurs gardiens du circuit. Il a entre autres eu la satisfaction de tenir tête à son ami Schneider, mardi soir dernier, lors de la visite des Devils au Rogers Arena.

Une douce revanche, à n'en pas douter, mais qui ne convainc pas complètement le principal intéressé par rapport à son début de saison.

« Ça pourrait toujours aller mieux, car on veut constamment être meilleur », a indiqué Luongo, qui affichait un dossier de 2-2, une moyenne de 2,74 et un taux d'efficacité de ,899 avant d'affronter le Canadien samedi.

« C'est dur à dire en ce moment, mais l'important c'est que je me sens bien et que je vois bien la rondelle. Ma moyenne et mon taux d'efficacité vont s'ajuster éventuellement. »

Luongo avait un autre challenge devant lui, samedi, s'il voulait bien le voir ainsi. Car il affrontait Carey Price dans un duel mettant en scène deux candidats pour le poste de gardien titulaire de l'équipe canadienne aux Jeux de Sotchi.

« Ce n'est pas un match qui va faire la différence mais d'un autre côté, c'est un bon défi que d'affronter un gardien qui est en compétition contre moi », a-t-il indiqué.