Après avoir amorcé la saison avec trois revers successifs, les Flyers de Philadelphie ont congédié leur entraîneur-chef Peter Laviolette, lundi, dans ce qui s'avère le plus rapide congédiement de l'histoire de la Ligue nationale.

La nouvelle a pris Daniel Brière par surprise. «J'ai côtoyé Peter pendant plusieurs saisons à Philadelphie, et l'équipe a eu de belles poussées sous ses ordres, a indiqué la récente acquisition du Canadien. On a entre autres atteint la finale de la Coupe Stanley en 2010. J'ai de bons souvenirs de lui.»

L'état-major des Flyers, toutefois, en garde de moins bons. Après avoir mené l'équipe à trois participations aux séries, Laviolette a vu sa troupe dégringoler au 10e rang de l'Association de l'Est la saison dernière, avec 49 points en 48 matchs.

Il était dès lors sur la corde raide. Et ça ne s'est guère amélioré lors d'un camp d'entraînement au cours duquel les Flyers ont maintenu une fiche de 1-5-1.

«Ç'a été honnêtement l'un des pires camps que j'aie vus, a lâché le propriétaire des Flyers, Ed Snider, qui était présent à la conférence de presse annonçant le changement d'entraîneur. Je ne parle pas de victoires et de défaites. Il n'y avait rien d'excitant. Personne ne se démarquait. Personne n'avait l'air bon. Je ne pouvais nommer un seul élément positif. Malheureusement, mes craintes se sont matérialisées.»

Que le couperet tombe aussi vite sur un entraîneur-chef n'a pas eu l'heur d'enchanter Michel Therrien. «Après seulement trois matchs, je ne voudrais pas livrer le fond de ma pensée, a soutenu le pilote du Canadien. C'est décevant pour Laviolette. Je ne connais aucun entraîneur qui est heureux quand un confrère perd son emploi. C'est un travail qui est demandant physiquement, mentalement et émotivement. À l'occasion, ça peut prendre du temps pour placer les choses et, manifestement, il ne l'a pas eu.»

Virage défensif

Les Flyers ont amorcé la saison dernière avec une ligne bleue qui avait perdu Chris Pronger et Matt Carle. Elle manquait de mobilité et d'efficacité dans la relance de l'attaque. La direction de l'équipe avait en outre la volonté de mieux protéger le gardien Ilya Bryzgalov, dont la première saison à Philadelphie n'avait pas justifié l'immense contrat qui lui avait été consenti.

À la fin du lock-out, Laviolette a donc tenté en toute hâte d'implanter un système défensif qui compenserait ces deux phénomènes. Les attaquants de talent des Flyers ont eu peine à s'ajuster, tant et si bien que l'équipe ne s'est jamais remise de son lent début de saison.

«Ce n'était pas un secret, compte tenu de la saison dernière, que les Flyers devaient commencer la saison en force, a indiqué Brière. Mais que ça se produise après trois matchs, c'est surprenant.»

C'est l'ancien dur à cuire Craig Berube, entraîneur adjoint chez les Flyers depuis 2008-2009, qui remplacera Laviolette.

«Berube est un gars de caractère, a décrit Brière. Quand il jouait, il allait à la guerre, mais c'est aussi un homme très intelligent. Durant mes six saisons à Philadelphie, c'est lui qui s'occupait des attaquants et du désavantage numérique, et il m'a toujours impressionné. Je savais qu'un jour ou l'autre, il deviendrait entraîneur-chef quelque part.

«Mais ça ne doit pas être facile de remplacer celui avec qui il a travaillé pendant si longtemps...»