Certes, ce n'est pas après seulement deux matchs que l'on peut se permettre de tirer de grandes conclusions. Mais il faut admettre que Lars Eller est drôlement bien parti.

En deux rencontres de ce calendrier 2013-2014, le joueur danois s'est déjà permis une récolte de trois buts et deux passes. S'il maintient ce rythme, Eller pourrait finir la saison avec quelque chose comme 200 points...

On aura bien sûr compris que les chances qu'il connaisse une saison de 200 points sont aussi bonnes que les chances de Coupe Stanley des Oilers d'Edmonton. Tout de même, Eller, à seulement 24 ans, pourrait obtenir le genre de saison à laquelle s'attend de lui le public montréalais depuis son acquisition des Blues de St. Louis, en juin 2010.

Eller, qui revient d'une campagne de 30 points en 46 matchs, jure qu'il n'a rien fait de si différent avant de se pointer au camp d'entraînement, en septembre.

«Mon entraînement estival a été le même, a-t-il expliqué samedi soir au Centre Bell, après la victoire de 4-1 du Canadien sur les Flyers de Philadelphie. Tout ce que j'ai fait depuis deux ans, c'est ajouter un peu de poids. Je suis rendu à quelque chose comme 214 ou 215 lb. Je tenais à être un peu plus costaud, un peu plus fort.»

Les résultats sont déjà visibles. C'est un Eller plus hargneux et, oui, forcément plus costaud qui fonce maintenant au filet, qui est capable de s'imposer physiquement. Bref, le fameux attaquant «de puissance» que recherche le Canadien désespérément depuis toujours est peut-être celui qui porte le maillot numéro 81...

«C'est plaisant de jouer avec un gars comme ça, qui réussit tout ce qu'il essaie présentement, a commenté Alex Galchenyuk. Quand un joueur est sur une lancée comme lui, on dirait que tout fonctionne. Je suis seulement content de pouvoir être dans le même trio!»

Le départ canon de Lars Eller vient un peu confirmer les prévisions de début d'année: à sa quatrième véritable saison dans la LNH, Eller est enfin prêt à accéder à un niveau supérieur, à devenir le joueur qu'on imaginait, lui qui, rappelons-le, a été le premier choix des Blues au repêchage de 2007 - le 13e au total cette année-là. «J'aime où j'en suis présentement, a-t-il ajouté. Je réalise que tout est en train de se mettre en place pour moi. Ces choses-là peuvent prendre du temps. C'est un peu long de trouver son identité en tant que joueur.

«Je suis un peu plus fort, mais j'ai aussi appris que dans cette ligue, il faut savoir être un pas devant les autres. Il ne faut surtout pas hésiter et perdre cette fraction de seconde qui est si critique... Dans cette ligue, la clé, c'est d'être un pas en avant de son adversaire.»

Eller, qui ne se dit pas surpris du bon départ de son trio («pas surpris, mais je ne croyais pas que notre trio allait produire ainsi»), pourrait être un genre de révélation pour le Canadien. Bien sûr, on s'attendait à de bonnes statistiques de la part du «trio des jeunes», complété par Brendan Gallagher, mais Eller n'avait récolté que 17 points et 28 points à ses deux premières saisons avec le Canadien.

Des chiffres qu'il devrait dépasser assez vite s'il peut maintenir ce rythme de fou, un rythme qu'il va tenter de conserver lors du premier voyage du Canadien cette saison, qui commence par un match contre les Flames à Calgary mercredi soir.

«Notre trio jouait aussi très bien la saison dernière, a-t-il tenu à dire. On sait tous comment ça fonctionne avec Michel Therrien: quand tu joues bien, tu obtiens beaucoup de temps de glace...»