On devine que Jonathan Bernier ne s'est pas amené à Toronto pour attendre son tour en silence derrière un autre gardien, comme il l'a fait pendant trois ans à Los Angeles. Vraiment pas.

Malgré cela, ce n'est pas lui qui a entrepris le match devant le filet des Maple Leafs de Toronto hier soir au Centre Bell, mais bien son collègue James Reimer. L'entraîneur des Leafs, Randy Carlyle, a beau dire que son club mise sur deux gardiens numéro un, n'empêche que Bernier aurait certainement aimé pouvoir amorcer ce match devant parents et amis, hier soir.

«C'est sûr que j'aurais aimé ça, a admis le gardien de 25 ans, hier, avant le match. Mais je sais que je vais avoir la chance de jouer plus souvent au cours de la saison. Je pense que je vais jouer plus cette année.»

À première vue, on pourrait croire que cela ne sera pas trop difficile. Après tout, Bernier n'a pris part qu'à 14 matchs la saison dernière, et à 16 matchs lors de la précédente, année de la conquête de la Coupe Stanley par les Kings. Tout ça parce qu'il était coincé derrière un certain Jonathan Quick.

En passant des Kings aux Leafs cet été, Bernier s'imaginait pouvoir être sur la glace plus souvent.

«À Los Angeles, j'étais là pour soutenir Jonathan Quick... Je ne sais pas ce qui va arriver ici à long terme. Jusqu'ici, il y a une bonne compétition entre James Reimer et moi. Je suis un peu déçu de ne pas être celui qui a été choisi pour commencer le premier match, mais la saison est longue.»

Bernier affirme que la direction torontoise ne lui a fait aucune promesse au moment de mettre la main sur lui cet été, en retour du gardien Ben Scrivens, de l'attaquant Matt Frattin et d'un choix de deuxième tour.

«Non, aucune promesse. Ils sont venus me chercher pour avoir un peu plus d'expérience et pour créer une bonne compétition avec James Reimer. Celui qui va gagner la compétition va être devant les buts plus souvent...»

On peut croire que la direction des Leafs a confiance en Bernier, à qui elle a offert en juillet un nouveau contrat de 5,8 millions sur 2 ans. On peut aussi croire que la saison finira bien par nous donner quelques réponses à ce sujet.

James Reimer, lui, estime que cette histoire de gardien numéro un n'est pas une source de distraction dans le vestiaire.

«Les gens en parlent, mais pour nous, ce n'est pas une histoire, a-t-il fait savoir avant le match d'hier soir. Jonathan et moi, on va se forcer à se surpasser et on va se pousser à tirer le meilleur de nous-mêmes.»