On disait que ce Canadien-là était devenu plus gros, plus intimidant, plus fort, bref, plus «physique», comme on le dit dans le milieu du hockey. Hier soir, on a bien vu que c'était vrai. Mais est-ce que cela a mené à une victoire? Pas vraiment, non.

Pourtant, les méchants Maple Leafs de Toronto étaient en ville. Ces Leafs-là ne font pas dans la dentelle, et on retrouve sur leur banc quelques gars qui sont des «clients», comme on le dit aussi dans le milieu.

> Le sommaire du match

Il n'y a pas si longtemps, il y a à peine quelques mois, par exemple, le Canadien se serait écrasé devant ces méchants Leafs. Mais pas hier.

Hier, le gros Parros a essentiellement remporté deux décisions aux dépens du gros Orr (avant de quitter le match dans les affreuses circonstances que l'on sait), Travis Moen (oui, Moen) a brassé Mark Fraser et Jarred Tinordi a fait un peu de ketchup avec le visage de Carter Ashton.

En résumé, donc, quatre victoires aux poings pour le CH. Mais rappelons un peu la marque finale, celle qui compte vraiment: Toronto 4, Montréal 3.

Ce qui veut dire que ce nouveau Canadien ne doit pas oublier l'essentiel: une fois les claques sur la gueule administrées, il faut savoir jouer du hockey de tête et éviter les erreurs stupides, comme celles qui ont coulé le club hier soir.

On pense ici à Andrei Markov et sa bourde à la ligne bleue, qui a mené au but de Tyler Bozak au moment où le Canadien disposait d'un avantage numérique. On pense aussi à l'indiscipline, qui a mené au premier but des Leafs, celui de James van Riemsdyk, alors que l'équipe torontoise avait le luxe de patiner à cinq contre trois.

Lars Eller, le meilleur du CH hier soir, le disait cette semaine: le Canadien, c'est la vitesse et le talent avant tout, et c'est avec cette vitesse et ce talent qu'il doit mériter des victoires. Il ne faudrait pas l'oublier. Parce qu'on ne gagne pas des matchs en donnant des claques sur la gueule.