Le gardien Dustin Tokarski ne fait pas de bruit au camp du Canadien, mais il pourra toujours dire qu'il y est resté plus longtemps que Robert Mayer, le gardien avec lequel il fera la lutte pour le poste de numéro un avec les Bulldogs de Hamilton.

Tokarski, que le Tricolore a acquis du Lightning de Tampa Bay en février dernier en retour de Cédrick Desjardins, verra de l'action dans au moins un des deux matchs du week-end.

«Il va y avoir une belle lutte à Hamilton, car ce sont deux gardiens qu'on aime beaucoup, constate Michel Therrien. Mais on n'agira pas différemment avec eux qu'on le fait avec les autres joueurs; ça ira au mérite. C'est celui qui produira le mieux qui sera rappelé en cas de besoin.»

En 15 matchs avec les Bulldogs la saison dernière, Tokarski a maintenu une moyenne de buts alloués de 2,22 et un taux d'efficacité de 92,7%. Des statistiques supérieures à celles affichées par Mayer dans la dernière ligne droite de la saison.

Il faut se rappeler qu'à l'époque, Mayer avait signalé au Canadien son intention de quitter le continent pour la Suisse. Son idée semblait faite, et ce n'est qu'au mois de mai que Marc Bergevin l'a convaincu de rester en Amérique.

Pourtant, malgré tout cela, c'est Mayer, et non Tokarski, que le Canadien avait choisi de rappeler en première ronde des séries éliminatoires.

«Ç'a été leur décision, moi, je ne pose pas de questions», a rétorqué Tokarski.

Il n'est pas impossible que le CH se soit tourné vers celui qui avait les meilleures habitudes de travail. Après tout, c'est là un élément qui avait fait déchanter le Lightning au sujet de Tokarski.

Mais voilà, aujourd'hui le gardien de 24 ans est en position de faire progresser sa carrière et de mieux s'établir dans la hiérarchie du Canadien.

«J'approche du faîte de ma carrière et je suis à l'âge où je peux faire la différence, a-t-il indiqué. C'est ce que j'entends faire ici.»

Pour y arriver, Tokarski bénéficie des conseils non seulement de Vincent Riendeau, entraîneur des gardiens des Bulldogs, mais aussi de Stéphane Waite, fraîchement arrivé au sein de l'organisation.

«J'aime beaucoup ce qu'il nous apporte jusqu'ici, a-t-il expliqué. Il ne veut pas nous changer en tant que gardiens, il nous laisse conserver notre style, mais il apporte des observations qui peuvent nous servir à nous améliorer dans ce cadre-là.

«Il a établi de façon très claire certains éléments qu'il aimait et qu'il prônait. Nous les respectons et, en retour, il nous respecte.»

Pendant ce temps, Mayer se présentera à l'ouverture du camp des Bulldogs, aujourd'hui, pour les examens médicaux. Son nom a été soumis au ballottage, hier, mais il s'agit simplement d'une subtilité technique nécessaire à son renvoi dans la Ligue américaine.