On savait tous que Chris Chelios allait un jour ou l'autre entrer au Temple de la renommée du hockey. Il fallait simplement qu'il ait arrêté de jouer depuis assez longtemps!

Hier après-midi, l'ancien défenseur du Canadien est devenu, à 51 ans, le candidat le plus âgé à entrer au Temple dès sa première année d'admissibilité. En accrochant ses patins à 48 ans, Chelios était au deuxième rang des joueurs les plus âgés dans l'histoire de la LNH, après Gordie Howe.

«D'avoir eu une aussi longue carrière a été fantastique pour moi, et d'être nommé au Temple de la renommée est une énorme marque de reconnaissance pour ce que j'ai pu accomplir», a indiqué Chelios à propos de sa carrière de 26 ans.

À l'instar de l'ancien arrière du Tricolore, des Blackhawks de Chicago, des Red Wings de Detroit et des Thrashers d'Atlanta,

Scott Niedermayer a lui aussi vu les portes du Temple s'ouvrir à lui dès sa première année d'admissibilité.

Quant à Brendan Shanahan - coéquipier des deux autres à un moment ou l'autre de leur carrière -, il n'aura eu qu'à attendre un an avant d'y faire son entrée.

L'ex-entraîneur Fred Shero de même que l'ancienne joueuse de l'équipe canadienne Geraldine Heaney complètent le cru 2013 à titre de bâtisseurs.

Dire qu'on craignait pour ses genoux...

Au-delà de sa prodigieuse longévité, c'est son excellence sur la glace qui aura démarqué Chelios. Il a en effet récolté trois fois le trophée Norris (1989, 1993 et 1996) en plus de faire partie de trois équipes gagnantes de la Coupe Stanley: avec le Canadien en 1986 puis avec les Red Wings en 2002 et en 2008.

«Ça ne faisait aucun doute dans mon esprit qu'il ferait son entrée au Temple plus tôt que tard», a déclaré son ancien coéquipier Guy Carbonneau.

«Il a vraiment eu de bonnes années avec le Canadien et c'est un peu drôle de voir qu'il a joué aussi longtemps après qu'on a dit à Montréal qu'il était sur le déclin. Son caractère et son désir de vaincre étaient intacts, mais l'état de ses genoux faisait peur à certaines personnes.

«Or, il a joué plus de 15 saisons après avoir été échangé!»

Après avoir remporté son premier trophée Norris, au terme d'une saison de 73 points en

80 matchs, Chelios a été nommé cocapitaine du Tricolore avec Carbonneau. C'était au début de la saison 1989-1990. Il allait être échangé aux Hawks en retour de Denis Savard à la fin de cette saison.

La photo de Chelios ira rejoindre, dans le vestiaire, celle de 44 autres anciens membres du Temple de la renommée ayant joué au moins 210 matchs avec le CH.

Pat Burns encore ignoré

Si Chelios n'a pas attendu pour faire son entrée au Temple, la famille du regretté Pat Burns devra patienter encore.

La candidature de l'ancien entraîneur du Canadien, des Maple Leafs de Toronto, des Bruins de Boston et des Devils du New Jersey a été ignorée pour une quatrième année consécutive.

Burns a pourtant remporté la Coupe Stanley et maintenu un taux de succès de ,573 en 1019 matchs derrière le banc. Il est en outre le seul entraîneur-chef à avoir remporté trois fois le trophée Jack-Adams.

«Il était demandant, sinon strict, s'est souvenu Chelios. Il était dur quand il avait besoin de l'être, mais il était juste. C'est sans doute lié à ses instincts de policier.

«J'espère qu'un jour il sera reconnu en tant que membre du Temple de la renommée. Il a eu un grand impact sur ma carrière.»

Carbo s'est dit extrêmement déçu, lui qui avait déploré l'oubli de Burns dès sa première année d'admissibilité.

«L'introniser au Temple de son vivant, alors qu'il était malade, aurait été la meilleure chose à faire et la plus simple», a soutenu Carbo, qui ne croit pas que le style abrasif de son ancien entraîneur ait pu entrer en ligne de compte.

«Tous les coachs finissent par avoir des confrontations avec des joueurs. On ne peut passer 180 jours par année avec les mêmes joueurs, devant les mêmes journalistes, sans qu'il y ait d'accrochages. Quand on perd quatre ou cinq matchs de suite, il y a des choses qu'on veut dire et d'autres qu'on ne veut pas entendre... Je suis sûr que Scotty Bowman et Al Arbour étaient pareils!»

On pourra plaider, en revanche, qu'en tant que «bâtisseur» - la catégorie pour laquelle Burns était admissible -, l'intronisation du regretté Fred Shero devait avoir préséance.

L'ancien entraîneur-chef a remporté 308 victoires en 7 campagnes avec les Flyers de Philadelphie, menant les Broad Street Bullies à la conquête de la Coupe Stanley en 1974 et en 1975.

Shero est l'un des trois seuls entraîneurs dans l'histoire, avec Scotty Bowman et Mike Babcock, à avoir remporté 50 matchs dans trois saisons consécutives. De l'avis de plusieurs, il était temps que «The Fog» trouve sa place au Temple de la renommée, après une décennie d'attente.

Le chemin est-il désormais libre pour Burns?