Pour la première fois depuis le début du millénaire, les Sénateurs d'Ottawa devront se trouver un nouveau capitaine. Daniel Alfredsson avait hérité du titre un peu par accident, le 1er octobre 1999.

Son entraîneur à l'époque, Jacques Martin, lui avait demandé de le porter de façon intérimaire tandis que le Russe Alexei Yashin faisait la grève. Pendant les 15 années qui ont suivi, il s'est imposé comme le seul maître à bord.

Quand Alfredsson a décidé de quitter Ottawa pour se joindre aux Red Wings de Detroit, vendredi dernier, ses coéquipiers ont pleuré la perte d'un joueur «irremplaçable». Paradoxalement, ils ont promis aux partisans qu'ils ne baisseraient pas les bras. Les Sénateurs, ont-ils dit, reviendront en force à l'automne. Qui pourrait hériter du «C» avant le début de la saison 2013-2014?

Chris Phillips : le capitaine de transition

Alfredsson parti, Phillips est le joueur qui compte le plus d'ancienneté. Il a disputé 1073 parties dans l'uniforme des Sénateurs et s'est installé de façon définitive dans la capitale.

Les bons adjoints ne font cependant pas tous d'excellents chefs de file. À 35 ans, Phillips ne rajeunit pas. Combien d'années avant la retraite? Il serait un choix conservateur. Un capitaine de transition qui pourrait remettre le titre à un joueur plus jeune après un an ou deux.

Jason Spezza : l'héritier du trône

Même s'il ne l'a jamais crié sur les toits, Spezza s'est toujours vu comme celui qui prendrait les commandes de l'équipe à la retraite d'Alfredsson. Il n'a pas répondu aux nombreuses demandes d'entrevues au cours de la dernière semaine. Là où il se cache, le Torontois qui vient de fêter ses 30 ans doit se dire que son tour est enfin venu.

Tout comme Phillips, Spezza a épousé une femme d'Ottawa et il entend vivre dans cette ville à la fin de sa carrière. Il a corrigé certaines de ses lacunes, mais l'étiquette de joueur qui manque de caractère lui colle à la peau. Son aisance devant les caméras et son grand talent sur la glace pourraient lui permettre de décrocher le poste.

Erik Karlsson : le nouveau visage de la franchise

Gabriel Landeskog, Jonathan Toews, Claude Giroux, Sidney Crosby... Dans la LNH, la tendance est aux capitaines jeunes et fringants. L'époque où le «C» était obligatoirement cousu sur le maillot d'un vétéran aguerri est révolue.

Si la direction des Sénateurs veut suivre cette mode, elle choisira Erik Karlsson. Le quart-arrière des Sénateurs n'a pas la maturité de Toews, ni celle de Landeskog. La très chargée année 2012, durant laquelle il a remporté le Norris juste avant de se marier, l'a toutefois transformé. Il est plus mûr. Les journalistes s'adressent de plus en plus régulièrement à lui quand ils sont à la recherche de commentaires francs et réfléchis. Point de vue marketing, le choix de Karlsson aurait un certain sens. Il incarne déjà le vent de fraîcheur qui souffle sur la franchise.