Le feuilleton des Coyotes de Phoenix, qui tentent depuis quatre ans de trouver un peu de stabilité, connaîtra finalement son dénouement.

Lors de la réunion du conseil municipal de Glendale de mardi soir, les Coyotes sauront si la ville approuvera le contrat de gestion du Jobing.com Arena avec Renaissance Sports & Entertainment (RSE), qui en est venu à une entente de principe avec les Ligue nationale de hockey pour se porter acquéreur de l'équipe.

Si le conseil approuve l'entente de 15 ans et 225 millions $ US, la voie sera libre pour que les Coyotes demeurent en Arizona.

Si la municipalité rejette cette entente, les Coyotes quitteront probablement l'État pour de bon, possiblement en direction de Seattle.

« Je ne veux pas être plus précis, mais si conseil n'approuve pas cette entente afin que puisse être conclue cette transaction, je ne crois pas que les Coyotes joueront encore à Glendale », a indiqué le commissaire de la LNH, Gary Bettman, à la conclusion de la réunion du Bureau des gouverneurs, la semaine dernière.

La saga des Coyotes remonte jusqu'à 2009, quand l'ex-propriétaire Jerry Moyes a mis l'équipe en faillite après une transaction avortée avec le fondateur de Blackberry, Jim Balsillie, qui aurait déménagé la concession à Hamilton, en Ontario. La LNH et la ville de Glendale se sont opposées à cette transaction, menant l'affaire jusque devant les tribunaux, et l'équipe a été vendue à la ligue l'année suivante.

La quête pour trouver un nouveau propriétaire a donné lieu à plusieurs rebondissements en quatre ans, des prétendants se présentant puis se retirant, des rumeurs de déménagement survenant d'un peu partout et beaucoup de jeux de coulisses.

Les Coyotes semblaient avoir un proprio quand l'homme d'affaires de Chicago Matthew Hulsizer était prêt à acheter l'équipe il y a deux ans, mais son offre a été mise en échec par le groupe de vigilance Goldwater Institute, qui a mis en garde les acheteurs potentiels d'actions émises par Glendale de se tenir loin de cette offre en raison d'une éventuelle poursuite.

Un groupe mené par l'ex-président-directeur général des Sharks de San Jose Greg Jamison a conclu une entente avec les LNH l'an dernier, mais cette vente a été annulée quand Jamison n'a pas été en mesure de ficeler le montage financier avant que ne soit conclue une entente avec Glendale pour un contrat de location de l'aréna, en janvier.

RSE, dirigée par George Gosbee, Anthony LeBlanc et Daryl Jones, a accepté une offre pour se porter acquéreur de l'équipe de la LNH le mois dernier. Mais ce n'était que la première étape.

Le groupe devait toujours conclure une entente au sujet de la location de l'aréna avec Glendale, une ville qui éprouve de sérieuses difficultés financières en partie en raison des 50 millions $ qu'elle a payés pour garder les Coyotes au cours des deux dernières années.

Les deux parties ont passé les dernières semaines à tenter d'en venir à un accord pour le Jobing.com Arena. Ils en ont émis une ébauche la semaine dernière. Mais comme ce fut le cas depuis le début de ce roman-savon, l'entente était loin d'être conclue.

Au même moment où elle publiait l'ébauche de la convention de bail sur son site internet, Glendale a aussi émis une liste de points inquiétants à ses yeux au sujet de cette entente, dont les frais de 15 millions annuellement qu'elle devrait payer pour la gestion de l'aréna ou la clause permettant à RSE de déménager l'équipe sans aucune pénalité après cinq ans ou si ses pertes cumulatives atteignent 50 millions.

Glendale a pondu une contre-proposition vendredi, qui comprend une clause échappatoire pour la ville. RSE s'est plaint de cette clause, la seule de la LNH, disant qu'elle empêchait toute entente possible, ce qui a ajouté à la tension à l'aube du conseil municipal de mardi.

« Je pense que Glendale commettrait une énorme erreur et se retrouverait avec un colossal désastre financier en tentant de maintenir en opération cet aréna sans son locataire principal et en se privant de 41 soirs d'activités garantis, a déclaré l'ex-procureur général de l'Arizona, Grant Woods, qui représente RSE. En réalité, à mon avis, l'aréna fermera. J'espère que ce n'est pas ce qui va leur arriver, mais ils doivent regarder les choses en face et je pense que c'est ce qui va se passer ici. »

La chose qui est sûre, c'est que les Coyotes sauront à quoi s'en tenir bientôt.