Roberto Luongo semblait être le joueur le plus disponible dans l'histoire du hockey. Le vétéran gardien de but voulait être échangé et les Canucks de Vancouver ont tenté désespérément de réaliser son souhait.

Luongo savait que le temps et l'argent qui restaient à son contrat de 12 ans de 64 millions $ US rendaient le tout difficile, mais jusqu'à ce week-end, on avait encore l'impression que ça finirait par arriver. Quand c'est plutôt Cory Schneider qui a été envoyé aux Devils du New Jersey, ç'a vite éclairci la situation des gardiens de but chez les Canucks - et Luongo est incontestablement le no 1.

Sauf que Luongo aura maintenant la délicate tâche de reprendre le rôle qu'il avait perdu, et de redevenir un gardien de premier plan dans la ville qu'il a demandé à quitter.

«Je crois qu'il était prêt à changer d'endroit depuis un an. Maintenant qu'on enlève ça, il faut s'ajuster, a commenté Schneider. Ce n'est pas facile à faire, mais il a du caractère et il connaît le refrain, alors j'espère qu'il tirera le meilleur parti possible de la situation, qu'il continuera de bien jouer et qu'il deviendra le gardien qu'on sait qu'il peut être.»

Le gardien que Luongo peut être, voilà une notion qui est plus évidente sur son curriculum vitae qu'à la lumière de sa réputation. Le Québécois de 34 ans a remporté une médaille d'or avec le Canada aux Jeux olympiques de 2010 après avoir remplacé Martin Brodeur, et il est venu à une victoire près de décrocher la coupe Stanley avec les Canucks en 2011.

Mais le pourcentage d'arrêts de Luongo a chuté à ,907 durant la saison écourtée par le lock-out, alors que Schneider et lui ont dû composer avec l'incertitude et l'attention découlant de leur situation, à savoir qu'ils devaient se partager la tâche. Luongo est devenu plus populaire pour ses gazouillis sur Twitter que son niveau de jeu.

Le directeur général des Canucks Mike Gillis compte sur le fait que Luongo retrouvera ses repères, maintenant que la situation a finalement été résolue.

«Je crois que Roberto est un professionnel, a-t-il plaidé. C'est une excellente personne, un excellent gardien et je m'attends à ce qu'il soit un des candidats de choix pour les Jeux de Sotchi devant le filet du Canada. À cause de tout ça, je ne crois pas que ce sera un problème, mais je n'ai pas encore eu de discussion avec lui.»

Le propriétaire Francesco Aquilini s'est rendu en Floride afin de discuter avec Luongo dimanche. Selon Schneider, l'organisation des Canucks n'a pas beaucoup communiqué avec ni un, ni l'autre des gardiens pendant que Gillis tentait de trouver une solution.

Mais Luongo et Schneider ont communiqué entre eux, discutant pendant la fin de semaine alors que les rumeurs faisaient rage. Le gardien de 27 ans n'avait que les meilleurs voeux à transmettre à son ancien partenaire alors qu'il tentait de s'habituer à la pensée de repartir à neuf au New Jersey.

De son côté, Luongo n'aura pas droit à un nouveau départ, mais Gillis a discuté avec son agent Gilles Lupien et il estime que la vie pourra maintenant poursuivre son cours normal.

«Je ne m'attends pas à ce qu'il y ait des problèmes, mais s'il y en a, nous ferons avec, a dit Gillis. Il a signé un contrat à long terme avec notre club pour beaucoup d'argent et il était très content de le faire.»

Les antécédents de Luongo permettent d'espérer un retour en force, alors qu'il n'aura plus Schneider dans les pattes. Les meilleurs campagnes de Luongo sont survenues quand il a disputé la majorité des matchs - comme en 2010-11, quand il a pris part à 60 rencontres et affiché un taux d'arrêts de ,928.

Luongo est un peu plus vieux maintenant, mais Schneider n'a aucun doute que le vétéran va retrouver la forme.

«Il a affiché du caractère, il a traversé beaucoup d'épreuves, bien des gens pensaient qu'il était fini, mais il s'est toujours relevé, a noté Schneider. J'ai travaillé avec lui au cours des trois dernières années et je sais que c'est un excellent gardien, peu importe que ce soit à Vancouver ou ailleurs. Je crois qu'il va tout donner pour être à son meilleur.»