Jonathan Drouin se voyait chez le Lightning de Tampa Bay, avant même le rachat de contrat de Vincent Lecavalier. L'espoir québécois numéro un en vue du repêchage de la LNH cette année en rêve plus que jamais depuis jeudi.

La possibilité d'alimenter l'as marqueur Steven Stamkos sourit évidemment au jeune homme de Sainte-Agathe-des-Monts.

«Quand j'ai vu que le Lightning rachetait le contrat de Vincent Lecavalier, je me suis dit que ça libérait une place à l'attaque. C'est le fun de voir ça», a affirmé Drouin, vendredi, à l'occasion de la journée médiatique des plus beaux espoirs de la cuvée 2013.

L'attaquant des Mooseheads de Halifax, qui a principalement évolué à l'aile depuis son arrivée dans les rangs juniors, a fait remarquer qu'il avait auparavant toujours joué à la position de centre.

«Je possède une bonne vision périphérique et je suis un bon fabricant de jeux. Il (Stamkos) est un marqueur, ce serait un bon «fit'.»

Le Lightning possède le troisième choix de la séance de dimanche, qui aura lieu au Prudential Center de Newark. L'Avalanche du Colorado détient la première sélection et les Panthers de la Floride la deuxième.

«Ça ne me dérangerait pas de me retrouver chez l'une ou l'autre des trois premières équipes, mais je préfère Tampa», a renchéri Drouin, qui mesure cinq pieds 11 pouces et qui pèse 186 livres.

Il était plus confiant d'être choisi par le Lightning, il y a une dizaine de jours. C'était avant l'arrivée de Patrick Roy chez l'Avalanche. L'équipe de Denver qui avait jusque-là un préjugé très favorable à l'endroit du défenseur Seth Jones, fils de l'ancien basketteur des Nuggets «Popeye» Jones, a changé son fusil d'épaule. On a fait savoir qu'on optera plutôt pour l'attaquant Nathan MacKinnon des Mooseheads. Bluff ou vérité? Allez savoir.

«Tellement de choses peuvent arriver avec le premier choix, on ne peut pas savoir où on va aller, a résumé Drouin. Je crois les dirigeants de l'Avalanche. Ils ne diraient pas ça pour rien. Patrick Roy doit savoir ce qu'il fait. Mais si Nathan se retrouve au Colorado, les Panthers auront un choix à faire entre Seth Jones et moi. Nous verrons bien ce que ça va donner.»

L'émule de Sakic

La séance de cette année sera très intéressante parce qu'elle est une des plus relevées de la dernière décennie. Le directeur de la Centrale de recrutement de la LNH, Dan Marr, la qualifie d'intrigante et d'imprévisible, en raison de la profondeur que le bassin d'espoirs offre.

«L'écart est mince entre les meilleurs, il y a plusieurs jeunes bourrés de talent dans le lot, a-t-il commenté. Bien malin est celui qui peut prédire avec exactitude dans quel ordre ils sortiront au premier tour. Je lui souhaite bonne chance en tout cas.»

Marr partage l'opinion des observateurs qui établissent des liens avec l'excellente cuvée de 2003, qui a fourni les Marc-André Fleury, Eric Staal, Nathan Horton, Dustin Brown, Ryan Getlaf, Corey Perry et autres.

Il a fait remarquer que la cuvée 2008 n'a pas été piquée des vers non plus, avec les Steven Stamkos, Drew Doughty, Erik Karlsson et Jordan Eberle.

«Je ne serais pas surpris que n'importe lequel des quatre premiers espoirs pressentis (Jones, MacKinnon, Drouin et le Finlandais Aleksander Barkov) parte au premier rang. Les équipes auront des choix difficiles à faire, mais peu importe le joueur qu'elles choisiront, il représentera toute une acquisition.»

Appelé à décrire les qualités de Drouin, Marr a dit: «Il est dans une catégorie à part. Quand je parle de lui à de vétérans recruteurs, ils me disent qu'il leur rappelle Joe Sakic au même âge. Son sens intuitif ainsi que la vitesse avec laquelle il voit les choses sur la glace et qu'il réagit sont excellents. Peu de joueurs disponibles peuvent accomplir des jeux comme lui. Et il peut livrer la marchandise, tant à l'attaque qu'en défense».

Certains comparent son style au lauréat du trophée Calder cette saison, Jonathan Huberdeau des Panthers de la Floride.

«J'estime qu'il y a plus de différences que de ressemblances entre les deux. Mais ce sont deux joueurs d'impact, aucun doute», a conclu le directeur de la Centrale de recrutement.