Lorsqu'il est question du repêchage de cette année dans la Ligue nationale de hockey, une question revient souvent: s'agit-il de la meilleure cuvée depuis 2003?

«Ceux qui comparent cette année à 2003 ne connaissent rien au hockey, lance sans détour un dépisteur de renom dans la LNH. Ça crée des illusions et des attentes inutiles. C'est un bon repêchage, avec une certaine profondeur et de bons gardiens. Mais au cours des 20 ou 25 dernières années, il y a certainement eu 5 ou 6 années qui étaient meilleures.»

Pourtant, La Presse s'est entretenue avec d'autres recruteurs qui jugent, eux, que le bassin de talent est comparable à ce fameux millésime.

«C'est presque aussi bon», nous a dit l'un d'eux après un instant de réflexion.

Essayer de deviner les espoirs qui seront repêchés en première ronde, et même de déterminer l'équipe qui mettra le grappin dessus, s'avère un exercice encore plus difficile qu'à l'habitude. Le bassin de talent est grand, et un joueur figurant au 15e rang d'une formation a de bonnes chances d'être encore disponible au 2e tour.

Cinq joueurs au sommet

On trouve dans ce repêchage trois joueurs - peut-être même cinq - qui seraient des premiers choix universels n'importe quelle autre année. On parle ici du défenseur Seth Jones et des attaquants Nathan MacKinnon et Jonathan Drouin.

Mais n'oublions pas Aleksander Barkov et Valeri Nichushkin. Ces deux Européens n'ont pas eu le battage publicitaire des trois autres, pourtant Barkov a non seulement été la meilleure recrue de la Ligue de Finlande, mais carrément l'un des meilleurs joueurs. Il ne faut pas exclure la possibilité que Barkov cause la surprise et soit repêché au troisième rang.

Quant à Nichushkin, personne ne met ses habiletés en doute. Elles se comparent avantageusement à celles des meilleurs espoirs. Or, son engagement est parfois mis en doute. Mais c'est surtout la menace de la KHL qui persiste - même si le jeune Russe affirme haut et fort qu'il veut jouer dans la LNH - et qui pourrait le faire glisser au classement.

Le Québec à l'honneur

Depuis le temps qu'on décrie le petit nombre d'espoirs issus du Québec, le repêchage de cette année aura de quoi redorer le blason de la Belle Province.

«Au Québec, c'est l'une des bonnes années depuis longtemps, en qualité comme en quantité, observe un dépisteur de l'Ouest. Il n'y a pas seulement ceux qui sont classés en première ronde. Même rendu en troisième ou en quatrième ronde, il y a du matériel en masse.

«C'est la première année où notre club a autant de joueurs du Québec sur le tableau.»

Si on se limite au premier tour, il faut s'attendre à ce que cinq Québécois soient réclamés. On parle ici des attaquants Jonathan Drouin, Frédérik Gauthier et Anthony Mantha, du défenseur Samuel Morin et du gardien Zachary Fucale.

Mais si l'on déborde à la deuxième ronde, des candidats tels qu'Émile Poirier, Laurent Dauphin et William Carrier susciteront aussi l'intérêt.

Il faut rappeler qu'au cours des trois derniers repêchages, quatre Québécois seulement ont trouvé preneur en première ronde. C'est tout un changement cette année.

Mais il n'y a pas que les Québécois. C'est l'ensemble des joueurs de la LHJMQ qui suscite l'intérêt des recruteurs. Nathan MacKinnon et Valentin Zykov seront également des choix de premier tour, et Adam Erne a d'excellentes chances d'en être un lui aussi.

«C'est probablement la meilleure année de la LHJMQ depuis celle des Vincent Lecavalier, Simon Gagné et autres, confirme un dépisteur de l'Association de l'Est. Mais en termes de profondeur, c'est la meilleure année à vie. Et les joueurs européens n'ont pas contribué tant que ça à ce phénomène.»