C'est finalement à minuit, heure locale de Chicago, qu'Andrew Shaw est parvenu à trancher. 

À 7:52 de la troisième période de prolongation, plus précisément, l'attaquant des Blackhawks a mis fin à ce premier match de grande finale qui ne voulait plus finir. Comment? Sur un tir de la pointe de Michal Rozsival qui a dévié deux fois (la dernière sur Shaw), et qui a battu le gardien des Bruins, Tuukka Rask. 

> Mathias Brunet: Ça fait mal...

Marque finale: Blackhawks 4, Bruins 3, et une avance de 1-0 pour la formation de Chicago dans cette finale de la Coupe Stanley. 

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En tout, les joueurs en rouge ont lancé 63 fois sur Rask. Le 63e tir n'était certes pas le plus joli, mais certes le plus efficace de cette (très) longue soirée. 

«Il faut lancer des rondelles au filet, et j'ai été chanceux sur le jeu, a déclaré Andrew Shaw après la rencontre. Ce fut assez douloureux que de jouer aussi longtemps comme ça, tout le mode était très fatigué à la fin.»

En effet. Ce match aura été le cinquième plus long de l'histoire de la grande finale. Les Bruins, eux, ont lancé à 54 reprises sur Corey Crawford, le gardien des Hawks, qui a été fort solide.

On avait prévu une grande finale de la Coupe Stanley très serrée, entre deux clubs qui se ressemblent beaucoup, et c'est en plein ce que l'on a eu, mercredi soir au United Center de Chicago. Un scénario presque prévisible pour deux clubs qui ne s'étaient pas vus une seule fois de la saison, en raison des caprices d'un calendrier écourté.  

Les Bruins, habitués qu'ils sont à jouer de patience, à attendre les occasions jusqu'à épuisement de l'adversaire, ont sans doute cru un instant que ça allait être un peu facile. Comme lors de la finale de l'Est. 

Après tout, ils ont survécu aux premières attaques des Hawks hier soir en partant, et c'est Milan Lucic qui a fait 1-0 en première. Lucic a aussi fait 2-0 Bruins après seulement 51 secondes de jeu en deuxième. Les Hawks ont bien réussi un premier but, grâce à Brandon Saad, mais la visite a porté la marque à 3-1 en troisième sur un but de Patrice Bergeron en avantage numérique. 

Ça ressemblait à une conclusion, avec des Bruins qui semblaient en voie d'écrire le même scénario: celui de la patience et de l'acharnement, celui qui se termine presque toujours avec une bonne dose de frustration dans le camp ennemi. 

Mais les Bruins ont fait quelque chose qu'ils ne font plus, en tout cas pas récemment: ils ont laissé filer une avance. De deux buts en plus. 

À 8:00 de la troisième, Dave Bolland a ramené un peu d'enthousiasme dans la place avec un but. Pendant qu'on entendait très bien le tonnerre de l'extérieur se mélanger avec les cris de l'intérieur, les Bruins se mettaient un peu à reculer, nerveux, sans doute victimes de l'ambiance explosive du United Center, pas surnommé le «Madhouse» pour rien. 

Et c'est là que le défenseur Johnny Oduya a fait 3-3, avec un tir de la pointe que n'a jamais vu Tuukka Rask. Le gardien des Bruins n'avait pas donné trois buts dans un match depuis la quatrième rencontre de la série face aux Rangers, lors du deuxième tour.  

Plus tard, beaucoup plus tard, Andrew Shaw s'est chargé d'envoyer tout le monde à la maison avec son gros but aux petites heures.

Les deux équipes auront maintenant deux jours pour se remettre de leurs émotions. Le deuxième match de cette grande finale sera présenté samedi soir, encore une fois au United Center de Chicago.