Les Bruins de Boston ont une certaine réputation, et les Blackhawks de Chicago en sont parfaitement conscients.

En finale de l'Est il y a quelques jours, on a vu les Bruins être les Bruins: habiles en défense, capables de profiter de la moindre occasion... et capables aussi de brasser les adversaires en même temps. De toute évidence, Joel Quenneville, l'entraîneur des Blackhawks, a vu la même chose que tout le monde.

C'est pourquoi Quenneville a choisi de modifier un peu son alignement en vue de ce soir, lors du premier match de la grande finale de la Coupe Stanley, présenté au United Center de Chicago.

Ainsi, Jonathan Toews et Patrick Kane, qui avaient si bien joué ensemble depuis le début des séries, ont été séparés, probablement pour forcer les Bruins à choisir quand viendra le temps d'imposer une assignation au défenseur Zdeno Chara.

«On peut voir ça d'un côté comme de l'autre, a dit Joel Quenneville après l'entraînement du matin. Mais pendant toute la saison, Toews et Kane ont joué sur des trios différents. C'est seulement lors des trois premiers tours qu'on a procédé à des changements dans leur cas. Mais ils ont joué séparément pendant presque toute la saison.»

Toews devrait compléter un trio ce soir avec Patrick Sharp et Marian Hossa, et Kane devrait patiner en compagnie de Bryan Bickell et Michal Handzus.

Signe que les Hawks s'attendent à un peu de casse face aux Bruins, le gros Brandon Bollig, 6'2 et 223 livres, sera ajouté à la formation, lui qui n'a pas joué depuis le troisième match de la série contre le Wild du Minnesota, au premier tour. C'est Viktor Stalberg qui va écoper.

«Nous sommes habitués à ce style de jeu, on l'a vu lors de la série contre les Kings de Los Angeles, a expliqué l'attaquant Patrick Kane. On s'attendait à une série intense sur le plan physique contre les Kings, et on s'attend à la même chose contre les Bruins. Nous allons être prêts.»

Claude Julien, l'entraîneur des Bruins, trouve que l'angle de la robustesse ne devrait pas être un grand sujet de conversation au moment d'amorcer cette finale.

«C'est un peu exagéré, a dit le pilote des Bruins. On l'a vu lors de notre série contre Pittsburgh, les Penguins donnaient plus de mises en échec que nous. On ne va pas se sortir du jeu pour aller frapper quelqu'un, et je pense que c'est la même chose pour les Hawks. Cette série-là va se décider sur un autre aspect que celui de la robustesse.»

Les Blackhawks, eux, amorcent ce dernier droit avec confiance, même si Jonathan Toews, leur capitaine, n'a pas des chiffres impressionnants. Le jeune joueur a trois points à ses quatre derniers matchs, bien sûr, mais un seul but depuis le début des séries.

«Ce n'est pas quelque chose qui m'inquiète, a-t-il répondu ce matin. J'ai eu à répondre souvent à ce genre de questions hier, mais je ne crois pas avoir eu autant d'occasions de marquer en deux ans. C'est juste que la rondelle ne se retrouve pas dans le filet.»

Son ami Kane ne semble pas trop inquiet lui non plus.

«Je ne m'en fais pas trop avec lui... Je sais que Jonathan va être combatif comme à l'habitude. S'il y a un gars qui n'est pas une source d'inquiétude, c'est bien lui.»