Ça ne lui arrive pas souvent, mais ces jours-ci, Sidney Crosby est la cible de critiques. Il est la cible parce que les Penguins de Pittsburgh, c'est un peu lui, et parce que sa feuille de statistiques contre les Bruins de Boston en deux matchs n'est pas celle d'une supervedette: aucun but, aucune mention d'aide, aucun point. Rien.

C'est peut-être pourquoi Sidney Crosby a semblé un peu à bout de patience, hier matin, dans le vestiaire des Penguins. Encore des questions sur lui, sur ses performances, sur ces quatre revirements à lui seul lors du deuxième match de la finale de l'Est, lundi soir.

«Regardez, on pourrait passer la journée à analyser le moindre petit détail, a-t-il expliqué avec une touche d'impatience dans la voix. Nous n'avons tout simplement pas assez bien joué pour gagner des matchs.»

Le troisième match de cette série aura lieu ce soir à Boston, et tous les réflecteurs seront braqués sur lui, le numéro 87 qui n'a pas l'habitude d'avoir des airs de simple mortel. Depuis le début des séries, c'est la première fois qu'il ne récolte aucun point lors de deux matchs de suite. En fait, Crosby a été blanchi deux fois de suite à une seule autre reprise cette saison. C'est tout.

Il y a donc les 0 sur la feuille des statistiques, mais il y a aussi la façon. Les Bruins sont en train de faire passer le meilleur joueur de la ligue pour un gars de quatrième trio, qui fait des gaffes, tente de provoquer le gardien adverse et cherche les chicanes verbales avec les joueurs de l'autre club.

«Il y a de la frustration, a-t-il reconnu. Nous leur avons donné le match [lundi soir]. Mais on peut apprendre de ce qui est arrivé lors de ce match-là. On peut réaliser qu'il ne sert à rien d'essayer de trop en faire, d'essayer de marquer trois buts lors de la même présence. Il faut savoir jouer de patience. À 4-1 pour eux, pour une raison que j'ignore, on s'est mis à vouloir trop en faire. On ne peut pas jouer comme ça, surtout contre un club comme le leur, qui adore profiter des erreurs.»

Des solutions?

En attendant de revoir leur joueur-vedette se comporter comme un joueur-vedette, les Penguins cherchent activement des solutions, sachant très bien qu'un déficit de 0-3 dans la série ne serait pas une bonne idée.

«Il faut être meilleurs que ça avec la rondelle, a fait remarquer le défenseur Kris Letang. Il faut les épuiser. Ils sont là et ils attendent qu'on fasse des erreurs. C'est un système qui me rappelle un peu celui du Lightning de Guy Boucher, un club qui joue la trappe avec un défenseur qui attend en arrière pour récupérer la rondelle.»

Et comment faire pour battre un tel système? «Plus de patience, de répondre le défenseur québécois. Plus d'efficacité en échec-avant. Si on s'offre quelques buts d'avance, ils vont devoir jouer différemment. Ils sont bons à jouer de cette façon-là.»

En deux matchs depuis le début de la finale de l'Association de l'Est, les Bruins ont deux victoires par un score combiné de 9-1. Mais les Penguins ont déjà eu à composer avec des retards de 0-2 bien avant ça. Tenez, ça leur était arrivé deux fois en 2009... et ils avaient fini par s'offrir une Coupe Stanley.

«Il faut revenir à ce qui nous a permis de nous rendre ici, a ajouté Crosby. Nous croyons que nous n'avons pas encore joué notre meilleur match jusqu'ici et nous allons avoir besoin de ça la prochaine fois.»

L'entraîneur-chef Dan Bylsma a promis d'effectuer des changements à sa formation en vue de ce soir, sans donner plus de détails. «Je crois que vous allez voir des changements, quelques gars qui vont être appelés à nous aider à jouer à notre façon», a-t-il dit.

Les Penguins sont toujours à la recherche de la bonne combinaison. Et à la recherche d'un Sidney Crosby capable de jouer comme il l'a toujours fait.