Ce fut bref, ce ne fut pas particulièrement reluisant non plus, mais l'un des gardiens qui tentent d'aider les Penguins de Pittsburgh à retrouver une place en grande finale a déjà porté le maillot du Canadien de Montréal.

Avant de se faire un nom dans cette ligue, Tomas Vokoun a été repêché par le Canadien en 1994, avec un choix de neuvième ronde. Il s'en souvient très bien. Il se rappelle surtout que ça n'avait pas duré bien longtemps au sein de la formation au maillot bleu-blanc-rouge.

«J'ai quand même passé trois ans au sein de l'organisation, rappelle-t-il en premier lieu. Je me souviens que les dirigeants m'avaient envoyé dans un camp de perfectionnement en Suisse, avec François Allaire. Mais il y avait beaucoup de bons jeunes gardiens dans l'organisation à ce moment-là, comme José Théodore et Jocelyn Thibault. Nous étions tous arrivés chez le Canadien à peu près en même temps.»

Sans compter qu'à l'époque, on croyait bien qu'un certain Patrick Roy allait être en poste pendant encore longtemps.

«J'ai croisé Patrick lors de mon premier camp avec le Canadien, je crois que j'ai joué contre lui lors d'un entraînement, et puis c'est tout. Je pense que je lui ai dit bonjour, mais je ne suis pas sûr!»

Chez le Canadien, la congestion était assez forte pour un poste devant le filet, et c'est pourquoi Tomas Vokoun n'a jamais été amer envers la direction montréalaise, qui l'a laissé partir après une audition de seulement 20 minutes sur la glace, lors de la saison 1996-1997.

Vokoun s'en souvient encore très bien.

«On jouait deux soirs de suite, le premier soir à Pittsburgh et le deuxième à Philadelphie. J'ai commencé le match contre les Flyers, et ça n'avait pas très bien été pour moi. J'avais accordé quatre buts en première période et j'ai été remplacé par la suite. Ce fut la fin du séjour pour moi avec le Canadien... J'ai passé le reste de mon temps dans les mineures, avant de partir à Nashville lors du repêchage de l'expansion, en 1998.»

C'est dans cette ville de musique country et de chapeaux de cow-boy que Tomas Vokoun s'est bâti une réputation. En huit saisons à Nashville, il s'est peu à peu imposé comme un gardien de premier plan, disputant un total de 73 rencontres en 2003-2004, un sommet en carrière.

Les Predators l'ont finalement refilé aux Panthers de la Floride en 2007, et il s'est amené à Pittsburgh il y a un an, après un bref passage chez les Capitals de Washington. Le voici maintenant chez les Penguins, là où il a commencé lundi un neuvième match de suite en séries.

Vokoun en est maintenant à sa 14e saison dans la Ligue nationale de hockey, mais il n'a pas oublié que tout ça a commencé par un coup de fil du Canadien il y a presque 20 ans.

«Je n'ai pas de regrets quand je pense à Montréal, dit-il en terminant. Je ne m'attendais pas à être le gardien du Canadien à arrivant là-bas, à l'âge de 20 ans. Ça change vite dans ce milieu, les dirigeants perdent leur travail et sont remplacés par d'autres. Pour moi, ce fut une bonne chose que de me retrouver à Nashville par la suite. Je ne peux pas me plaindre de ce qui m'est arrivé.»