Patrick Roy écoutait sans broncher les arguments de vente de l'Avalanche du Colorado tandis qu'il calait un coup roulé sur un parcours de golf de la Floride.

Le nouveau président de l'équipe, Josh Kroenke, faisait partie de son groupe, tout comme son ex-coéquipier devenu directeur exécutif Joe Sakic, et ils ont présenté une offre que Roy ne pouvait tout simplement pas refuser. Pas encore.

Il y a quatre ans, l'équipe lui a demandé de se joindre à elle à titre d'entraîneur. Le gardien, membre du Temple de la renommée du hockey, n'était tout simplement pas prêt.

Cette fois-ci, l'entente a été bonifiée - l'opportunité d'être entraîneur-chef et d'avoir un mot à dire dans les décisions relatives aux opérations hockey.

Il n'a pu la refuser, et en conséquence il a accepté la semaine dernière une entente de quatre saisons assortie d'une option mutuelle pour une campagne supplémentaire.

«J'avais peur en 2009, j'avais peur d'avoir peut-être laissé filer l'une des meilleures opportunités de toute ma vie», a dit Roy en conférence de presse mardi. «On est maintenant en 2013, et j'ai la même opportunité. Je crois vraiment que parfois, la plus grande erreur qu'un entraîneur puisse faire c'est d'accepter (une offre) trop rapidement.»

Le gardien au tempérament bouillant s'est assagi depuis qu'il a pris sa retraite, il y a 10 ans. Du moins, autant qu'il a pu.

Roy était entraîneur-chef et directeur général des Remparts de Québec depuis huit saisons, et il estime que cette expérience l'a préparé à faire le saut dans la LNH. Il devra toutefois se méfier de l'épée de Damoclès qui lui pend au-dessus de la tête: le stigmate des grands joueurs qui sont incapables de faire de grands entraîneurs.

«Je ne me préoccupe pas de ça», a répondu Roy, qui a remporté la coupe Memorial avec les Remparts en 2006 et qui a terminé son passage à Québec avec un dossier de 348-196. «Pour ête honnête avec vous, j'ai vu une statistique intéressante; 100 pour cent des entraîneurs de la LNH ont été des recrues à un certain moment au cours de leur carrière.

«Ma principale qualité, c'est que je n'ai pas peur d'y mettre le temps.»

Il recevra également beaucoup d'aide, puisque l'ex-gardien de 47 ans unira ses efforts à ceux de Sakic pour rabâtir une concession qui a raté les séries éliminatoires au cours des trois dernières campagnes.

Roy et Sakic avaient une belle chimie sur la patinoire, permettant à l'Avalanche de remporter la coupe Stanley en 1996 et 2001, et ils croient que ça paraîtra dans leur gestion du club.

«Nous avons des personnalités différentes - je suis plus détendu et il est plus intense - mais au bout du compte, nous nous entendions sur les mêmes choses», a confié Sakic. «Quand nous discutions de hockey, nous étions sur la même longueur d'onde.»

Roy a abondé dans la même direction.

«Je suis très fier que Joe et Josh m'offrent l'opportunité de faire partie de cette nouvelle aventure», a dit Roy, qui n'a pas précisé l'identité du gagnant de leur ronde de golf. «C'est de cette façon que je vois ça. Joe et moi avions obtenu l'opportunité de faire partie de quelque chose de très spécial à l'époque. Je crois que nous ferons également partie de quelque chose de très spécial prochainement.

«Peut-être que nous ne gagnerons pas la coupe Stanley l'an prochain. Mais nous aurons l'attitude d'une équipe qui lutte pour gagner la coupe Stanley.»

Certains des joueurs de Roy ont assisté à la conférence de presse, dont le capitaine Gabriel Landeskog, l'attaquant Paul Stastny et le gardien Jean-Sébastien Giguère.

En grandissant, Giguère était un grand partisan de Roy, devenant même un gardien à cause de lui.

«Ce que j'admire le plus de lui c'est son attitude de gagnant et sa confiance en soi», a mentionné Giguère. «Il pouvait s'exprimer dans les journaux une journée et appuyer ses déclarations sur la patinoire le lendemain. C'est très difficile à exécuter. Il savait qu'il allait gagner. Il savait qu'il était le meilleur joueur. C'est ce que j'ai toujours admiré de lui, ce que je tente de reproduire, pas à son niveau mais plutôt au mien.»

Roy hérite d'une équipe qui a abouti au dernier rang de l'Association Ouest la saison dernière. Cette saison en-deçà des attentes a mené au congédiement de l'entraîneur Joe Sacco en avril.

Mais tout n'est pas sombre pour l'Avalanche, qui détient le premier choix lors de la prochaine séance de repêchage de la LNH. De plus, Matt Duchene, Ryan O'Reilly et Landeskog - son noyau de joueurs - sont tous âgés de moins de 23 ans.