C'est sans doute le défenseur Jonathan Ericsson, des Red Wings de Detroit, qui a le mieux résumé l'allure de cette série entre son club et les Blackhawks de Chicago, au terme du match de jeudi soir: «Toute la pression est sur eux.»

On ne sait trop si Ericsson est un devin, mais en tout cas, il est un fin observateur. Les Red Wings ont une avance de 3-1 dans la série, et ce soir à Chicago, ils vont avoir l'occasion de pousser le meilleur club de la saison régulière à prendre des vacances hâtives.

Les 77 points récoltés en calendrier régulier, les 155 buts marqués (un sommet dans l'Association de l'Ouest), les 24 matchs de suite sans défaiteen temps réglementaire? Pour les Hawks, tout ça est maintenant un vague souvenir.

«Il faut trouver une façon de forcer la présentation d'un sixième match, a calmement expliqué Jonathan Toews, le capitaine des Blackhawks. Il faut trouver une façon de marquer.»

Aucun doute possible, le meilleur club de la saison 2013 a perdu ses repères, son rythme et sa force de frappe. Pour emprunter au vocabulaire du sport du mythique boxeur Joe Louis, dont le nom est écrit en grosses lettres sur l'aréna des Red Wings à Detroit, on pourrait dire que les Hawks ont déjà un genou au tapis.

Avant tout, les joueurs de Chicago devront trouver une façon de résoudre l'énigme Jimmy Howard. Le gardien des Wings n'a accordé que deux buts lors des trois derniers matchs, trois victoires de sa bande.

«On sent qu'ils deviennent frustrés, a-t-il constaté après le match de jeudi soir à Detroit. Les gars font de l'excellent travail devant moi.»

Même si Howard joue comme un futur membre du Temple de la renommée ces jours-ci, les joueurs des Blackhawks savent qu'ils devront se remettre à jouer comme un club de première place. Ça commence avec Toews, dont les ennuis ce printemps sont déjà bien connus.

Le joueur du Manitoba n'a pas un seul but depuis le début des séries, et il n'a qu'un seul point au compteur depuis l'ouverture de la série contre les Wings. Au fait, Toews n'est plus tout à fait lui-même; le joueur au flegme légendaire semble avoir cédé la place à un joueur plus colérique, en manque de contrôle. Ses échanges avec Henrik Zetterberg et ses crises au banc des pénalités jeudi soir en sont sans doute la preuve.

Sans oublier que le joueur vedette des Hawks n'a que 3 buts à ses 30 derniers matchs des séries. Rien pour aider. «On ne regarde pas seulement sa contribution offensive», a tenu à dire l'entraîneur Joel Quenneville, qui refuse de montrer du doigt son capitaine.

La bonne nouvelle pour les Blackhawks, c'est qu'ils ont une chance de sauver leur saison ce soir. La mauvaise nouvelle? S'ils la ratent, leur été sera long. Très long.