Si ça continue, il faudra peut-être commencer à prendre au sérieux les «nouveaux» Red Wings de Detroit.

Ces Wings-là, qui ont difficilement conclu la saison au septième rang de l'Association de l'Ouest, devaient se contenter d'une saison 2013 sous le signe de la transition, avec un jeune club bourré de noms plus ou moins connus pour aller avec les vieux fiables que sont Datsyuk ou Zetterberg.

Mais ce club étonnant a pris une avance de 2-1 dans sa série contre les puissants Blackhawks de Chicago, lundi soir à Detroit, grâce à une victoire de 3-1. Et la proverbiale pression est maintenant du bord des Hawks, pourtant le meilleur club de la LNH en calendrier régulier. «Soyons honnêtes, nous n'avons encore rien accompli», a tenu à dire Mike Babcock, le pilote des Wings, au terme de la rencontre.

> Le sommaire du match

Vrai que les Wings n'en sont pas à préparer un défilé, mais ils ont à tout le moins mis les champions de la saison régulière dans les câbles. En fin de match, ce sont les Hawks qui avaient l'air du club de septième place, pendant que les fans des Wings, eux, lançaient des pieuvres sur la glace, le genre de comportement normalement associé aux grandes soirées et aux grandes occasions.

C'est Gustav Nyquist, un Suédois de 23 ans qui a passé la saison à «faire du Palushaj», comme on le dit dans le milieu (c'est-à-dire des allers-retours fréquents entre la LNH et la Ligue américaine), qui a donné le ton en déjouant Corey Crawford à 7:49 de la deuxième période, sur une poussée admirable. Seulement 31 secondes plus tard, Drew Miller a fait 2-0 Detroit, et les partisans, arborant presque tous un chandail des Wings, ont réagi de la seule façon possible par ici: en hurlant comme c'est pas permis.

Patrick Kane a répliqué pour les Hawks en troisième, alors que Johan Franzen était encore couché sur la glace à l'autre bout, victime d'une mise en échec douteuse du défenseur Niklas Hjalmarsson. Peut-être pour se reprendre, les arbitres ont ensuite refusé un but aux Hawks, jugeant que l'attaquant Andrew Shaw avait fait obstruction au gardien Jimmy Howard.

Une décision qui n'a pas vraiment fait l'affaire de Joel Quenneville, l'entraîneur des Hawks. «Je ne suis pas d'accord avec la décision, a-t-il expliqué. Il [Shaw] n'a pas touché au gardien. Cela a certes changé l'allure du match et ils ont marqué ensuite.»

En effet. C'est le vieux Datsyuk qui a fait 3-1 Wings, et soudainement, les rôles ont été inversés: les Wings en plein contrôle, les Hawks en mode désespoir, frustrés par un Howard en grande forme. Le gardien des Wings a arrêté 39 rondelles lundi soir au Joe Louis Arena.

«On savait qu'ils allaient tout donner lors de la troisième période, a dit Howard. On a tenu bon. Ce tir de Datsyuk, je le connais bien, je le vois chaque jour à l'entraînement...»

À l'autre bout, le Montréalais Corey Crawford a connu une soirée plus difficile avec 27 arrêts sur 30 tirs, ce qui a poussé un journaliste à demander au coach si le temps n'était pas venu de faire appel au réserviste Ray Emery. «Crawford est correct, on ne parlera pas de ça maintenant», s'est contenté de répondre Joel Quenneville.

Les Hawks, qui ont choisi de retourner à Chicago après le match, on maintenant deux jours pour penser à tout ça. Et pour trouver des failles dans la muraille Howard.