Depuis bientôt deux ans, Daniel Alfredsson se plaît à répéter qu'il faut se tuer à l'ouvrage pendant 60 minutes pour battre les Sénateurs d'Ottawa.

Dimanche soir, les Penguins de Pittsburgh l'ont appris à leurs dépens.

Ils menaient 1-0 avec moins de 90 secondes à écouler à la troisième période. Ils étaient en supériorité numérique. Craig Anderson avait été rappelé au banc à la faveur d'un sixième attaquant.

Alfredsson a nivelé la marque. Puis, en deuxième période de prolongation, Colin Greening a complété le travail. Il a inscrit le but qui a permis aux Sénateurs de l'emporter 2-1.

Ce but leur permet surtout de remporter un premier match en deuxième ronde. Ils tirent désormais de l'arrière 2-1 dans la série.

«Nous savons fort bien que nous ne réussirons pas à revenir de l'arrière chaque soir, mais nous sommes toujours convaincus que nous avons une chance de revenir de l'arrière», a déclaré un Alfredsson à la fois soulagé et satisfait après la partie.

Il n'était pas tout seul.

Craig Anderson avait aussi l'air plus léger en fin de soirée. Il avait été remplacé par son entraîneur pour la première fois de la saison, vendredi soir, à Pittsburgh. Il avait juré qu'il retomberait vite sur ses pattes.

En effectuant 49 arrêts, on peut dire qu'il a tenu promesse.

«Je veux juste donner à mon équipe une chance de gagner chaque soir, répète-t-il. C'est pourquoi je vais m'efforcer d'oublier très rapidement cette partie. Nous avons remporté le match numéro trois, c'est très bien. Ça ne voudra plus rien dire dans quelques jours si nous ne remportons pas le match numéro quatre.»

L'ailier de quatrième trio Tyler Kennedy a été le seul à le déjouer durant cette partie.

L'excellent Evgeni Malkin a décoché 10 tirs au but durant cette soirée. Anderson les a tous arrêtés.

Erik Karlsson se promenait aussi avec la tête haute. Le défenseur d'élite des Sénateurs a possiblement disputé son pire match dans la LNH, vendredi soir. Son entraîneur l'avait même cloué au banc en fin de soirée.

Dimanche, il n'a pas manqué de temps de glace. Les officiels mineurs ont jugé qu'il a passé 39 minutes et 48 secondes sur la patinoire. Personne, chez les Penguins comme chez les Sénateurs, n'a été utilisé autant que lui.

«Il a joué un excellent match, s'exclame Paul MacLean. Nous l'avons mis au défi et il a très bien réagi. C'est un excellent signe pour notre équipe.»

Karlsson a probablement passé un mauvais quart d'heure. Dans la dernière minute de la troisième période, alors que ses coéquipiers cherchaient à niveler la marque, c'est lui qui se trouvait au banc des pénalités. Il a été puni pour avoir brisé son bâton contre celui de Matt Cooke.

«Une pénalité bizarre, si vous voulez mon avis. Mais n'allez pas croire que je me plains. C'est ça, les séries. Il faut avoir la mémoire courte. Il faut savoir s'adapter à toutes les situations», a-t-il résumé.

La soirée a été agréable pour Greening, évidemment. L'ailier terre-neuvien, qui a été blanchi dans les cinq parties dans la série contre le Canadien, a inscrit un but dans chacun des matches contre les Penguins jusqu'ici.

«Il est en train de trouver son rôle au sein de notre équipe», estime MacLean.

Jason Spezza, enfin, a survécu à son premier match de hockey depuis la fin janvier. Il n'a pas participé au pointage et il se trouvait sur la patinoire sur le but des Penguins. Il a quand même réussi à se démarquer à quelques occasions.

«Je voudrais remercier la personne qui a préparé l'horaire de cette série, a-t-il blagué. Puisque notre prochain match sera présenté mercredi, je compte profiter pleinement des deux prochaines journées pour m'en remettre.»