En première ronde, les Rangers de New York perdaient leur série 3-2 face aux Capitals de Washington avant de s'accrocher et de servir une bonne taloche à Alex Ovechkin et ses amis lors dans le septième match.

Quant aux Bruins de Boston, les historiens s'en frottent encore les mains: leur retour face aux Maple Leafs de Toronto, alors qu'ils tiraient de l'arrière par trois buts avec moins de dix minutes à faire dans l'ultime affrontement, pourrait bien être le plus beau ralliement de l'histoire des séries.

«Nous sommes deux équipes qui avons fait virer le vent de côté à la dernière minute», a observé le gardien des Rangers Henrik Lundqvist à quelques heures du début de la deuxième ronde opposant ses Blue Shirts aux Bruins.

La question se pose: une équipe peut-elle transposer le momentum généré par la ronde précédente dans la série suivante?

«On va entreprendre cette série avec la confiance que l'on peut marquer des buts lorsque c'est nécessaire, sauf qu'il s'agit d'une différente série, a reconnu l'attaquant des Bruins Daniel Paillé. On peut essayer de drainer le plus de choses possibles de cette victoire, mais ça ne peut pas aller au-delà d'un certain point.

«L'atmosphère de cette nouvelle ronde va nous amener ailleurs.»

Discours semblable - mais servi sur un ton un peu plus sec - du côté de John Tortorella.

«Le septième match a été notre meilleure partie, estime l'entraîneur-chef des Rangers. Je ne sais pas jusqu'à quel point ça nous aidera ce soir, mais je me sens bien par rapport à notre équipe. Outre nos difficultés en avantage numérique, nous nous sommes améliorés à mesure que la première ronde avançait.»

Son vis-à-vis des Bruins, Claude Julien, a bien résumé le tout en disant que peu importe comment une équipe a fait son chemin vers la deuxième ronde, elle n'a pas à s'excuser ou à faire amende honorable. Car elle a trouvé un moyen de gagner.

Une défensive hypothéquée

Les Bruins ne pourront visiblement pas compter sur les services de deux défenseurs réguliers (Dennis Seidenberg et Andrew Ference) ainsi que sur celui qui était premier en lice pour pallier à une éventuelle perte (Wade Redden).

«Ils n'étaient pas là ce matin, donc ce n'est pas de bon augure», a convenu Claude Julien.

Ce dernier se voit donc contraint de faire confiance à des recrues. Va pour le prometteur Dougie Hamilton, qui a passé la saison à Boston. Passe encore pour Matt Bartkowski, qui traîne depuis longtemps dans les parages de l'équipe. Mais un jeune du nom de Torey Krug, qui n'a que trois matchs d'expérience dans la LNH, aura son baptême des séries, ce soir, au côté d'Adam McQuaid.

«J'ai la chance de montrer de quel bois je me chauffe et je suis reconnaissant envers l'organisation qui m'a démontré de la confiance en m'amenant ici, a indiqué Krug. C'est la première fois que je vais me retrouver dans ce genre d'atmosphère, mais les gars dans le vestiaire m'ont beaucoup aidé à me sentir à l'aise. Ce sera peut-être différent ce soir, mais pour l'instant je ne me sens pas trop nerveux. »

Toujours pas de Staal

Les Rangers aussi ont leur lot de blessés. Marc Staal, Ryane Clowe et Darroll Powe n'étaient pas à l'entraînement matinal et rateront une autre rencontre. L'excellent Staal, qui souffre de troubles de vision, serait le plus près d'un retour au jeu parmi les trois.

Il reste qu'en dépit de l'absence de Staal, la différence entre les deux brigades défensives est significative. Celle des Bruins gratte les fonds de tiroir tandis que celle des Rangers, menée par Dan Girardi et Ryan McDonagh, demeure très solide. Ça pourrait devenir un facteur-clé de cette série.

En attendant, un peu tout le monde a l'air de dire que cette série mettra aux prises deux équipes au style semblable qui privilégieront la robustesse et les tirs bloqués en zone défensive.

«Parfois, on est certain de la manière dont sera jouée une série et on constate que c'est totalement autre chose», a commenté Lundqvist à ce sujet.

Le gardien suédois en a vu d'autres. Et il sait que, peu importe le nombre de tirs bloqués par ses coéquipiers, ce sont ceux qu'il repoussera qui compteront le plus.