Peu importe ce qu'il fait contre les Penguins de Pittsburgh lors de cette deuxième ronde des séries, on se souviendra sans doute du printemps de Mika Zibanejad pour une seule raison: son pied gauche.

C'est ce pied gauche qui a réussi le but le plus controversé des séries jusqu'ici - d'un point de vue montréalais, en tout cas. Un but survenu lors du quatrième match de la série opposant les Sénateurs d'Ottawa au Canadien.

Un but important pour les Sénateurs, sans aucun doute, mais aussi un but important pour Zibanejad, qui tente de se faire un nom après plusieurs saisons passées dans sa Suède natale. Ce but était le premier de sa carrière en séries.

Au moment où les Sénateurs se préparent à disputer le deuxième match de cette série à Pittsburgh, qui aura lieu demain soir, Zibanejad, lui, continue de vivre son rêve.

«Je regarde à la télé les matchs de l'équipe nationale de Suède aux Championnats du monde, dit-il. C'est sûr que j'aimerais être là avec eux, mais être ici en séries, je pense que c'est encore mieux...»

À 20 ans, l'attaquant des Sénateurs est un jeune vétéran, en quelque sorte. Il a joué deux saisons en Suède avant d'atterrir cette saison à titre de joueur régulier chez les Sénateurs; il avait pris part à neuf matchs avec l'équipe la saison dernière. Dans son cas, les attentes demeurent énormes; après tout, il a été le premier choix du club en 2011, le sixième patineur en tout à être appelé cette année-là.

Le soccer...

Le plus drôle, c'est qu'il aurait pu choisir un autre chemin, comme le rappelle son fameux but du patin gauche contre le Canadien. Mais il faut croire que ce qui lui arrive ces temps-ci, c'était un peu son destin.

«J'étais et je suis encore un grand fan de soccer... Je suis un fan de Manchester United. J'ai joué au soccer quand j'étais plus jeune, j'étais un gardien. Mais j'ai dû choisir à l'âge de 14 ou 15 ans. C'était ça ou le hockey, et j'ai choisi le hockey. Ça faisait plus longtemps que je jouais au hockey, et c'est avec ce sport-là que j'ai décidé de tenter ma chance. Je n'étais pas très talentueux au soccer... c'est pourquoi j'étais dans les buts!»

Zibanejad reconnaît qu'il est chanceux. Son père, un Iranien d'origine, a choisi de quitter la dictature de ce pays au début des années 80 pour aller travailler en Suède. C'est là qu'il a rencontré une Finlandaise qui est devenue la mère de Mika...

L'histoire de son père, qui a dû combattre malgré lui lors de la guerre Iran-Irak, lui rappelle un peu qu'il est chanceux de se retrouver là où il est aujourd'hui.

«Je reconnais tout ce que mes parents ont fait pour moi quand j'étais petit, répond le joueur des Sénateurs. Après toutes ces années, c'est bien de pouvoir enfin les récompenser. Ils étaient bien contents quand j'ai marqué ce but contre le Canadien...»

Quand on lui pose des questions sur sa famille et sur la vie difficile de son père en Iran, l'attaquant des Sénateurs hésite un peu à répondre.

«Je suis allé à Téhéran en 2002, pendant environ un mois. On a encore de la famille là-bas. C'était bien. J'avais seulement 9 ans, alors je ne me souviens pas de tout. Je vais peut-être y retourner un jour. On verra...»

En attendant, Mika Zibanejad se contente de penser aux Penguins, à ce qui s'en vient. Et à cette chance qui semble le suivre partout.